L’eau minérale Perlyne fait son chemin
Baudry Guillaume, le président de la SAS familiale, estime que la vitesse de croisière sera atteinte au printemps 2016. L’entreprise poursuit son développement par étapes.
Le 10 juillet 2014, la Société d’embouteillage Guillaume (SEG) à Bousies, dans l’ouest de l’Avesnois, a reçu l’autorisation de vente publique concernant la Perlyne, cette nouvelle eau minérale puisée dans une rivière souterraine née dans le sous-sol de la forêt de Mormal. L’autorisation a donné le coup d’envoi de la commercialisation. Faisons le point.
Aventure familiale et industrielle. Rappelons, au préalable, que l’histoire de la Perlyne est d’abord celle de la famille Guillaume, commencée au lendemain de la Première Guerre mondiale avec une chaudronnerie qui a cessé ses activités au milieu des années 90. Ensuite, qu’il s’agit aussi de l’histoire d’une étonnante reconversion du site, décidée dans les années 2000 et menée à bien par Baudry Guillaume et ses quatre fils. Elle a abouti à la naissance, fin 2011, de la SEG, une société par actions simplifiée.
Perlyne, c’est aussi un événement. Il ne naît pas tous les ans, en France, une eau minérale, qui plus est de haut de gamme. Mais, pour pouvoir exister, fonctionner et commercialiser son eau, la SEG a dû satisfaire à de nombreuses réglementations et normes : au titre des installations classées pour l’environnement, du prélèvement de la ressource en eau, de l’appellation eau minérale, de la santé publique… Du fait aussi que les bâtiments doivent répondre aux normes de l’agroalimentaire.
Grande distribution. Baudry Guillaume, le président de la SAS (qui s’occupe aussi du commercial avec un prestataire recruté spécialement), explique que l’initiative et l’activité ont reçu un bon accueil du côté des enseignes de la grande distribution et de leurs différentes déclinaisons. Tant dans la Sambre-Avesnois, le Nord et le Pas-de-Calais que du côté de la Somme et de l’Aisne. “Le fait d’être une entreprise familiale, de proposer une forme de bouteille pratique et une eau de qualité, tout cela a joué“, dit-il.
Entre septembre et décembre 2014, la Perlyne, présentée en bouteilles d’1,5 l (à 80% aujourd’hui) et en 0,5 l, a fait son apparition dans les rayons par le biais de centrales d’achats ou de contacts directs. “Au printemps 2015, on avait atteint la périphérie de Lille.” Il constate au passage que le fait d’avoir été contacté par la marque Saveurs en’Or dès le début de l’année 2014 et de l’avoir obtenue (via un cahier des charges s’intéressant au goût et à l’origine des composants des bouteilles…) lui a ouvert des portes.
Opérations de promotion. Parallèlement, la Perlyne a réussi à figurer dans des opérations médiatiques et promotionnelles, à l’invitation de la communauté de communes du Pays de Mormal, de Saveurs en’Or et d’une des enseignes fournies. Baudry Guillaume cite les “villages” et carrés VIP du Tour de France qui est passé à Gommegnies (Avesnois), Arras et Amiens.
Autres exemples toujours pris dans le domaine du vélo, “au printemps, on a été fournisseur officiel du Grand Prix de Denain. On est sponsor du club de Douai et on sera présent au prochain Grand Prix de Fourmies, en septembre“.
Ajoutons que cet été, l’entreprise a participé aux “Nuits secrètes” d’Aulnoye-Aymeries pour la deuxième année. Le président de la SEG énumère d’autres manifestations ou demandes de sponsoring à caractère sportif ou festif en Avesnois, constatant, satisfait : “Dans la plupart des cas, nous sommes sollicités.“
Il précise au passage que la Perlyne cultive son image (rendue possible bien évidemment par les autorisations obtenues) d’eau destinée à toute la famille − dont les bébés − et aux sportifs… De la pub a été financée dans des magazines féminins et de télé.
Export et embauches en vue. La SEG n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. “Un an après le début de la commercialisation, on récolte les fruits. On procède par étapes, mais le fait que ça marche, ça nous motive et ça rassure.”
L’entreprise s’intéresse ainsi à l’univers médical et hospitalier, au secteur de l’agroalimentaire, à l’exportation (Moyen-Orient, Afrique, États-Unis). En août, elle devait lancer pour une enseigne une eau gazéifiée (opération réalisée à Bousies) et, en septembre, elle devrait mettre en circulation dans la région parisienne un nouveau format (un litre) et réaliser des spots sur la télé régionale Nord, Pas-de-Calais, Picardie.
Côté personnels, outre ses quatre fils et lui-même, la SEG emploie cinq salariés, dont trois recrutés depuis un an. “On vise les vingt à trente embauches en deux ans et notre objectif est d’atteindre la vitesse de croisière au printemps 2016.“