L’audomarois en pointe sur le compost

Le pays de Saint-Omer développe sa tradition de compostage depuis 2006. Individuel, l’acte de compostage ne concerne plus seulement les particuliers qui ont un jardin à la campagne. Non seulement, les espaces urbains sont concernés mais ils forment une réserve importante à optimiser. Le 16 juin dernier, les édiles et Habitat 62/59 présentaient leur initiative de compostage au pied d’immeuble. Reportage.

André Bonnier, président du Syndicat Mixte Lys Audomarois.
André Bonnier, président du Syndicat Mixte Lys Audomarois.

 

André Bonnier, président du Syndicat Mixte Lys Audomarois.

André Bonnier, président du Syndicat Mixte Lys Audomarois.

Entraîner les autres. Après avoir montré l’exemple, le Pays de Saint-Omer a entraîné dans son sillage l’un de ses partenaires bailleurs, Habitat 62/59. C’est dans l’une des résidences du groupe immobilier qu’a été installé en juin 2011 un espace de compostage en pied d’immeuble. Sur quelques mètres carrés au bout du parking, quatre composteurs reçoivent les déchets des habitants de la résidence Jean Nohain à Arques. “40 personnes de la résidence sur 54 utilisent les composteurs”, s’enthousiame Emmanuel Everard, chargé de la gestion des gardiens d’immeuble pour le groupe Habitat. Une action efficace qui ne coûte quasiment rien… Quelques centaines d’euros pour l’aménagement, “20 minutes de travail par semaine pour le concierge” forment l’investissement minime du bailleur. Pour la Communauté d’Agglomération de Saint-Omer (CASO), deux personnes sont mises à disposition pour vider les composteurs et procéder à la distribution. “On récupère 25% des déchets en compost”, explique André Bonnier, président du Syndicat Mixte Lys Audomarois (SMLA). “A 100 euros la tonne traitée, on a évité 400 euros” calcule l’élu. On compte 6 000 points de compostage individuel dans le pays de Saint-Omer; près de 5 000 foyers en sont équipés. Deux collèges s’y sont également mis ces dernières années. Dans la résidence Jean Nohain, le compost produit est partagé avec les habitants mais appartient au bailleur qui en revend une partie aux agriculteurs locaux.

Une pratique commune à étendre. Le volume commence à devenir significatif. Pourquoi un tel succès ? Avec trois villes conséquentes (Arques, Longuenesse et Saint-Omer), le territoire est resté rural ; l’habitant n’a pas perdu contact avec la terre. En sus de cette habitude culturelle, la volonté politique stimule les pratiques. Si le territoire a pu construire un incinérateur pour absorber ses déchets, il sait aussi encourager les bonnes pratiques, sources d’amortissement fiscal. L’audomarois produit 17 kg de déchet par an et par habitant. “On a observé une baisse de 5,8 % des ordures ménagères depuis 2008, glisse Joël Duquesnoy, président de la CASO lors de la visite de la mini-plate-forme de compostage, et on doit encore faire 7% de baisse d’ici 2015”, ajoute-t-il. De son côté, le groupe Habitat 62/59 réfléchit à un développement de ces installations dans quatre autres résidences du territoires.