L’auberge de jeunesse d’Amiens se mobilise autour du Centenaire
Du 25 août au 5 septembre, l’auberge de jeunesse d’Amiens accueillait 25 jeunes issus de six pays pour mener une réflexion sur les conflits à l’occasion du centenaire de la Première Guerre. Baptisé De la mémoire à la paix, cet échange interculturel visait à transmettre des valeurs de tolérance et à renforcer la citoyenneté de chacun.
Imaginé il y a trois ans, ce projet international s’appuie sur la Fédération unie des auberges de jeunesses (FUAJ) en France et à l’étranger pour rassembler des jeunes venus de France, d’Espagne, d’Allemagne, d’Angleterre, de Serbie et de Guinée. Labellisés “Centenaire” par la Mission Centenaire et organisés en partenariat avec l’UFCV Haute-Normandie – Picardie et le Centre Europe direct Picardie, ces 12 jours s’appuient sur la Première Guerre pour mener une réflexion plus large sur les conflits, l’idée de paix et de vivreensemble, ainsi que la rencontre entre les peuples. Pendant ce séjour, les 25 jeunes sont allés à la rencontre des élus de la Région, du Département et de la Métropole, visiter les principaux lieux de mémoire comme l’Historial de Péronne ou le Mémorial de Villers-Bretonneux, mais aussi participer à des ateliers thématiques autour de la B.D. avec Damien Cuvillier, du respect et des différences de cultures. Gilles Pargneaux, député européen de la circonscription Nord-Ouest, les recevra également à Bruxelles.
Renforcer le vivre-ensemble
« La FUAJ participe depuis longtemps à des projets autour de la paix et de rencontres interculturelles. Il nous a semblé intéressant d’organiser un séjour autour de cette question à l’occasion du Centenaire », explique Pierre Férand, directeur de l’auberge de jeunesse d’Amiens. « Il ne s’agit pas de commémorations, mais bien de partir de notre histoire pour parler de paix et d’aider ces jeunes à devenir des citoyens actifs », souligne-t-il. Soutenu par la Région, le Département, la Métropole ainsi que le fonds Erasmus +, ce projet a été relayé par les homologues étrangers de l’auberge de jeunesse. La seule condition pour y participer était d’être âgé de 18 à 30 ans et de se débrouiller en Français ou en Anglais. Felicia, jeune Allemande de 18 ans, s’est inscrite sur Internet sans hésiter : « Les relations franco-allemandes sont très importantes à mes yeux. Nos deux pays ont une histoire difficile, mais la construction européenne n’aurait sans doute pas eu lieu sans ces guerres. C’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres jeunes issus de pays et d’horizons différents et de tisser des liens. ». Pour Helena, une Espagnole de 23 ans, ce séjour revêt un caractère plus personnel : « Mon grand-père était australien, la Grande Guerre est une période qui m’intéresse et qui a directement touché ma famille ».
Briser les clichés
En plus de la réalisation d’une planche de bande dessinée, un DVD a été produit à l’issue de ce séjour et distribué aux participants, mais aussi aux collèges et lycées de l’Académie. « Nous travaillons avec l’Éducation nationale pour que ce DVD puisse être un outil pédagogique et une base de travail pour étudier la Grande Guerre », notre Pierre Férand.
Un moyen pour diffuser et propager cette réflexion autour de la paix, du vivre-ensemble et aussi de briser quelques clichés. C’est le leitmotiv de Smilia et Mikhäel, deux Serbes de 22 et 23 ans. « Nous habitons au sud de la Serbie, près du front de Thessalonique où s’est déroulée l’une des plus importantes batailles de la Première Guerre. Les médias véhiculent beaucoup de clichés sur la Serbie et nous sommes heureux de pouvoir les briser, d’apprendre à nous connaître et à vivre ensemble. »