L’APLI veut convaincre les consommateurs
Une laiterie du centre de la France et une première enseigne de la grande distribution ont répondu favorablement à l’initiative de l’Association des producteurs de lait indépendants.
Dans notre édition du 27 juillet 2012, sous le titre «Recréer le lien entre agriculteurs et consommateurs», nous avions présenté cette initiative de l’APLI (Association des producteurs de lait indépendants). Et son projet de lancer dans les supermarchés, sous la marque «FaireFrance» un lait dit «équitable» c’est-à-dire garantissant un revenu aux producteurs. L’APLI s’est appuyée sur l’expérience belge plus avancée sous le nom «FairBel».
Fin mai, Carol Bulcke, président départemental de l’APLI et délégué FaireFrance pour le nord de Paris, annonçait le démarrage de l’opération pour le courant du mois de juin. Ainsi, 80 000 premières briques de lait écrémé stérilisé UHT (d’un litre) étaient prêtes à être vendues au prix conseillé de 0,93 euro. Pour ce projet, une SAS, fonctionnant comme une coopérative, a été mise en place. Il s’agit de Faircoop, dont le siège est à Wallers-en-Fagne (dans l’Avesnois) chez le président national.
Les partenaires. Pour mener une telle opération qui bouscule le paysage agroalimentaire en voulant rétablir le dialogue agriculteurs/consommateurs, il fallait trouver des partenaires. Carol Bulcke explique qu’une seule laiterie a répondu favorablement à l’appel : la LSDH (Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel) près d’Orléans. «Ce sont des indépendants qui travaillent pour les grandes et moyennes surfaces et collectent 180 millions de litres par an sur cinq départements. LSDH met le lait en boîte mais FaireFrance s’occupe du marketing et de la distribution auprès des centrales d’achat.» Il précise que 800 producteurs ont adhéré au concept, ce qui les engage à participer à la promotion de l’opération à raison de cinq demi-journées par an.
Une enseigne pour l’instant. Cette promotion du lait équitable est prévue directement dans les rayons de supermarchés. «C’est là que les agriculteurs vont rencontrer les clients et leur expliquer le sens de leur démarche. Ce lait, qui sort des fermes à 30 centimes, sera à 93 centimes dans les rayons, dont 10 centimes correspondant à la part de notre revenu. Le consommateur doit comprendre que notre profession est menacée si la filière laitière s’industrialise entièrement.»
Carol Bulcke précise qu’Intermarché a référencé la marque et accepté la présence des agriculteurs dans ses locaux. Et il insiste sur le fait que pour l’APLI, ce ne sont pas les grandes surfaces qui sont les «ennemis mais les industriels, leurs lobbies et relais. «On démarche actuellement Système U, Leclerc, Auchan et Carrefour. Ce dernier a dit oui en Belgique, pourquoi ne ferait-il pas la même chose en France ?»
Trois régions sont pour l’instant concernées par l’opération FaireFrance : nord de Paris, Bretagne et Grand-Ouest, Normandie.