L'avenue London-Paris a dix ans : et maintenant ?
Empruntée par 1,5 millions de cyclotouristes depuis son inauguration en juin 2012, l'avenue verte London-Paris doit désormais franchir un cap, en proposant des expériences touristiques complètes. C'est en tout cas le souhait de Oise Tourisme et du Département.
Dix ans et toutes ses dents... de pignons de vélos. Sans grande pompe (à vélo bien sûr) l'avenue verte London-Paris fêtait son 10ème anniversaire le 7 octobre à Villers-sur-Auchy. « Lorsque l'idée a été évoquée de fêter cet anniversaire à Londres ou à Paris, je me suis dit que nous devions marquer cet événement aussi dans l'Oise », soulève Brigitte Lefebvre, la présidente d’Oise Tourisme.
Inaugurée le 23 juin 2012, en amont des JO de Londres, l'avenue verte joue en effet un rôle structurant pour le territoire oisien. Celui-ci héberge pas moins de 132 km de cette voie douce, de Chantilly à St-Germer-de-Fly. Au total, 19,5 millions d'euros ont été investis par le Conseil départemental pour son aménagement. Pour 1,5 millions de cyclistes recensés en dix ans, auxquels viennent bien sûr s'ajouter les usagers locaux, les promeneurs du dimanche...
Voies douces : le réseau se développe
L'investissement est lourd, mais se poursuit. Six millions d'euros sont engagés par le Département pour le mandat en cours, pour de nouvelles bouts de voies vertes dans l'Oise. En particulier, une portion de 7 km est à l'étude entre Senlis et Chantilly. Sa mise en service est prévue en 2025 (pour un investissement de 4,7 millions d'euros). Une portion plus petite devrait relier d'ici 2025 également Catenoy, Sacy-le-Grand et St-Martin-Longueau. Et deux « petits » tronçons de 1 km seront inaugurés d'ici la fin de l'année entre St-Martin-Longueau et Les Ageux et entre St-Félix et Hondainville.
« Je ne veux pas qu'on avance n'importe comment, insiste Nadège Lefebvre, la présidente du Conseil départemental, qui rappelle qu'un tronçon d'1 km coûte environ 1 millions d'euros à la collectivité. « Il faut de la cohérence. Ça ne sert à rien de faire un tronçon de 3 km qui s'arrête avec plus rien derrière ». Les aménagements à venir devraient donc se construire autour de l'axe qu'est la Trans'Oise et notamment ses deux itinéraires internationaux que sont la London-Paris et la Scandibérique. « Et il faut qu'autour, il se passe des choses », insiste la présidente du Département.
Travailler ensemble pour une offre globale
« Une belle infrastructure ne suffit pas », renchérit de son côté la présidente d'Oise Tourisme, Brigitte Lefebvre. Hébergements, restauration, offres d'intermodalité... les services manquent autour du beau ruban bitumé. D'autant qu'avec son développement, le tourisme à vélo prend de nouveaux visages. Le cyclo sportif côtoie, aujourd'hui, la famille en recherche d'une expérience au grand air, et les cyclistes non avertis. L'avenue verte et le vélo, « ce n'est qu'un moyen d'aller d'un point à un autre, confie Antoine Bobinet, gérant de Bob E Bike. Ce que l'on cherche à proposer, ce sont des expériences à vélo, avec la découverte des musées, des producteurs locaux... »
« Cela oblige à travailler ensemble, complète Geoffrey Leleu, gérant du Relais du Vexin à Chaumont-en-Vexin, et loueur de vélos à Trie-Château. D'autant qu'il y a beaucoup de demandes en one-way ». Pour les touristes étrangers, comme pour les Parisiens... « Il y a plusieurs profils de vélo tourisme, insiste Brigitte Lefebvre. Et cela nécessite donc encore des investissements. » Ainsi, Oise Tourisme encourage les collectivités et les opérateurs privés à investir et à proposer des aménagements supplémentaires, allant des bancs aux consignes à bagages. Et l'agence s'engage à les accompagner dans cette démarche.