Aménagement

L’avenir de Chépy suspendu à ses friches

La commune de 1 230 habitants est propriétaire d’une ancienne friche dont le sol est pollué. Les analyses n’en finissent pas laissant craindre une facture élevée et bloquant des projets. L’espoir devrait venir d’un projet de centrale solaire aménagée sur une seconde.

Les vitrages du groupe scolaire ont été changés.
Les vitrages du groupe scolaire ont été changés.

Lorsque la commune de Chépy, dans le Vimeu, a racheté au début des années 2000, les locaux de l’entreprise de traitement de surface ASM, elle pensait avant tout à sauver des emplois mais elle n’imaginait pas que quelques dizaines de mois après, l’entreprise fermerait définitivement ses portes et qu'elle resterait avec les bâtiments sur les bras.

Des coûts incertains mais déjà élevés

Plus de 20 ans après, la friche d’un hectare empoisonne en effet le devenir de la commune : « Avant tout projet, il faut réaliser des études de dépollution des sols. Après des complémentaires, d’un montant de 100 000 euros, heureusement prises en charge à 70% par l’Ademe, on nous en demande d’autres, dont on ne connaît pas encore le coût… On nous a fait croire à l’époque que le site était aux normes, ce qui n’était pas le cas, nous ne savons pas non plus combien à combien vont se chiffrer les travaux de dépollution et de démolition du bâtiment. Je les estime largement supérieurs à un million d’euros. Tout cela presse car la toiture en amiante menace de s’effondrer… », se désole Denis Vandenbulcke, le maire, qui voulait ériger en lieu et place une zone artisanale, une aire de camping, envisageait la création d’un lotissement, et souhaitait laisser une place à la nature…

ASM, la friche qui empoisonne la commune.

Parallèlement, la commune s’est lancée dans la rénovation énergétique de ses bâtiments communaux. Les fenêtres du groupe scolaire (deux écoles) ont été changées pour du double vitrage, celles des salles communales le seront prochainement aussi. D’ici la fin de l’année, les dix chaudières au gaz de la commune vont être calorifugées afin d’augmenter leur rendement. Les plafonds du groupe scolaire et des salles communales vont eux être isolés.

L’espoir avec la centrale solaire

La commune va recourir à une entreprise RGE, ce qui va lui permettre d’obtenir des aides importantes dans le cadre du dispositif des certificats d’économies d’énergie, mais aussi de la région et de l’État, via le Fonds de soutien à l'investissement local. Le passage à l’éclairage led est mis en stand by à cause des incertitudes planant autour de la friche ASM, de même que certains travaux de voirie.

Ici devrait être aménagée la centrale solaire.

L’espoir viendra sans doute d’un terrain de trois ou quatre hectares (une ancienne briqueterie), sur lequel une centrale solaire pourrait être aménagée d’ici fin 2025, début 2026. Il faudra encore 20 à 30 mois avant l’obtention de l’étude d’impact et le permis de construire. 

« Il n’y a pas de raison pour que cela bloque. Le projet sera porté par l’entreprise toulosaine Trina Solar, nous signerons un bail emphytéotique, dont le montant sera calculé en fonction de la puissance. L’imposition forfaitaire des entreprises de réseaux nous permettra également de percevoir des retombées financières. J'espère que cela rendra supportable la dépollution d’ASM », positive Denis Vandenbulcke.