Avec un budget en hausse de 6,2%

L’Audomarois prêt à repartir ?

L’Audomarois a tenu son conseil communautaire de printemps le 13 avril dernier à Longuenesse. Au menu : des édiles et des questions économiques dans un contexte fiscal et d’aménagement incertain. Compte-rendu avec Joël Duquenoy, président de la Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Omer (CAPSO).


Le Conseil d’Agglomération de l’Audomarois le 13 avril dernier à Longuenesse. © Aletheia Press/M. Railane
Le Conseil d’Agglomération de l’Audomarois le 13 avril dernier à Longuenesse. © Aletheia Press/M. Railane

Solide et prêt à une nouvelle phase de développement. L’Audomarois a débattu de plusieurs dossiers, dont le traditionnel examen et le vote de son budget et de sa fiscalité, ce 13 avril au cours du conseil communautaire de la CAPSO. Le budget s’établit ainsi à 131,4 millions d’euros en hausse de 6,2%. «L’évolution porte sur les frais généraux avec de fortes hausses attendues sur l’énergie et les assurances» indique Alain Méquignon, vice-président chargé des finances. Le fonctionnement affiche 92,7 millions d’euros et l’investissement atteint 38,6 millions d’euros, contre 26,5 millions en 2022.

La CAPSO termine plusieurs chantiers. «Le port d’Aire-sur-la-Lys sera fini en juin. La maison de l’habitat est terminée. La maison du patrimoine devrait se terminer fin 2024. Et les travaux du moulin Mannessier vont durer un an» égrène Joël Duquenoy, président de la CAPSO. L’agglomération s’acquitte de ses derniers investissements sur le chantier de la gare. Concernant la fiscalité, l’agglomération ne touchera pas aux taux, mais elle bénéficie des bases qui ont augmenté et qui ont bonifié le précédent budget avec des recettes réelles de fonctionnement qui ont grimpé de 10,3%.

Le versement mobilité en légère hausse

En 2023, les mêmes bases produisent le même effet positif en termes de recettes, grâce à leurs hausses de 7,1%. Sur le Versement Mobilité acquitté par les entreprises, il reste stable à 0,7%, mais subit une hausse marginale de 0,1% que collecte le syndicat mixte Hauts-de-France Mobilité qui répartit une partie de cette taxe au niveau régional. «Comme notre taux n’est pas au plafond, on est prélevé de 0,1. Les territoires qui sont au plafond ne sont pas prélevés» soupire le président. Une contrepartie partielle se dessine avec le financement de stations électriques.

Parmi les dossiers économiques du territoire, le lancement des études pour la future station d’épuration est l’équipement majeur. Il devrait coûter 80 millions d’euros à la collectivité. Il semble rendu possible par la gestion de l’assainissement collectif dont le budget présente un excédent important. Pour ce faire, la CAPSO devra s’habituer à voir baisser sa DGF. «Au niveau national, les dotations générales de fonctionnement augmentent de 320 millions d’euros, mais nous, nous aurons 130 000 euros en moins» commente Joël Duquenoy. La faute au contexte favorable qui souffle dans les voiles de la collectivité ?

Bataille foncière en perspective

Enfin, la question foncière reste la plus délicate. L’Audomarois a rempli cette dernière décennie l’intégralité de ses parcs d’activités qui s’étaient multipliés et ont connu des extensions. «Nous sommes clairement en colère, grince Joël Duquenoy avant de poursuivre. On en est au même point. On doit trancher entre les entreprises qui veulent venir chez nous. On a prévu les zones en question dans le Schéma de Cohérence Territorial, dans les PLU communaux, dans le PLU Intercommunal. 200 hectares. Tout est compliqué. J’ai dit au sous-préfet : vous ne m’empêcherez pas de faire nos zones d’activités» prévient l’édile. Depuis 2021, le territoire consomme ses dernières réserves foncières. En attendant de s’entendre avec l’état. Et de s’étendre encore.