L’Audomarois joue t-il sur du velours ?

«C’est un territoire qui se développe en permanence». Bénédicte Brienne, directrice de SOFIE (l'agence de développement de Flandres et de l'Audormarois), ne cachait pas sa satisfaction lors de la présentation d'une étude de l'Insee sur l'économie territoriale, le 9 mars à la Maison du Développement Économique (MDE) à Saint-Omer. Sur les routes du territoire, poussent des dizaines de bâtiments : entrepôts et constructions pour l’habitat entre autres. Les 89 communes (130 000 habitants) accueillent prés de 7 500 entreprises dont 585 sont de l’industrie et 1800 des commerces. La course est menée par les entreprises de services (3 119) suivies par le secteur du BTP (891) qui colle aux nombreux investissements qui se concrétisent dans les parcs d’activités du territoire.

Péché mignon territorial - dû «à une forte culture du salariat» dixit François Motte, président de SOFIE - le nombre de créateurs d’entreprises (788 en 2022) est «en dessous de la moyenne des Hauts-de-France». L’ensemble des entreprises privées emploient ainsi 31 475 salariés dont 9 800 dans les services, 9 200 dans l’industrie et 4 800 dans le commerce de détail ; soit 140 000 m². S’ils ne sont que 2 % de la population régionale, les habitants du territoire pèsent pour 3 % de son commerce de détail : «les audomarois achètent à Saint-Omer et autour, les gens viennent aussi acheter. Les commerçants sont attractifs» explique François Motte. Et une des branches conséquentes de l’industrie réside dans les cartonneries qui tournent toujours en milieu rural à Wizernes, Blendecques, Wardrecques et Lumbres.

Du foncier agricole et des parcs d’activités qui croissent...

Coté agriculture, l’audomarois perd en hectares cultivés (52 277 hectares utilisées avec une moyenne de 68,8 ha contre 90,7 ha en région) au profit des zones d’activités qui se sont développées depuis une décennie. «Mais nous gardons de nombreuses surfaces agricoles. Notre industrie agroalimentaire a besoin de se fournir localement. Les transports coûtent cher et l’économie circulaire est une donnée actuelle du marché» ajoute le président de SOFIE. D'ailleurs, «la stratégie territoriale se tourne désormais vers l’efficience écologique, indique encore François Motte. Nous avons travaillé depuis une année la dessous. Des annonces vont suivre».

L’Audomarois est aussi touristique avec ses 1 316 hôtels et restaurants. Ville d’arts et d’histoire, Saint-Omer dispose de musées dotés de pièces de renommée parfois mondiale. Un art de vivre qui doit séduire les cadres des entreprises qui investissent. Le tissu économique est certes variable mais va t-il bien ? «À part Arc, comme tout le monde le sait, oui, assure le président. 2022 est une bonne année pour les entreprises». Pour 2023, l'avenir le dira.