Financement - Investisseurs
L’attractivité territoriale se muscle pour tenter de capter les investisseurs
Capter les investisseurs ! Dans un climat général de taux élevés, de coûts de la construction toujours plus important, les territoires accélèrent dans leur stratégie d’attractivité mais plus vraiment de la même façon qu’auparavant. Certaines agences de développement économique de la région ont fait front commun au dernier Simi (Salon de l’immobilier d’entreprise) à Paris à la fin de l’année dernière histoire de mettre en avant les atouts de la région.
Front commun et synergie histoire de capter les entreprises pour s’installer sur nos territoires et «séduire» les investisseurs. Fin décembre, à l’occasion du Salon de l’immobilier d’entreprise à Paris, trois agences de développement économique de la région ont fait stand commun histoire de faire connaître les atouts de la région : l’agence Lorr’up Nancy Sud Lorraine, Moselle Attractivité et la dernière-née Vosges & CO.
«C’est un travail en synergie que nous réalisons, il est indispensable dans un environnement économique et institutionnel complexe. C’est une complémentarité ainsi nous pouvons peser plus fort notamment au niveau des futurs investisseurs», assure Cyrille Thiery, directeur de l’agence Vosges & CO et ancien directeur promotion et animation filière économique chez Lorr’up. Une union des forces qui va plus loin, au-delà des frontières régionales, via le CNER, la Fédération des agences d’attractivité, de développement et d’innovation.
À l’occasion d’une matinée sur le salon parisien, une trentaine d’agences de l’Hexagone se sont retrouvées sur le stand des agences lorraines pour «souligner l’importance du collectif et la force de ce réseau complémentaire dans le quotidien des agences», assure Charly Lalo, le directeur de l’agence Lorr’Up. Une mutualisation des forces jugée plus que nécessaire, elle est quasiment tout simplement vitale.
Nouveau paradigme
Un seul constat, établi notamment par la publication au début du mois du 11e baromètre de l’attractivité de la France par les Conseillers du commerce extérieur auprès des investisseurs étrangers. À sa lecture tous les critères sont en baisse. «L’indice d’attractivité du territoire serait en baisse pour la deuxième année consécutive», assure le CNER en citant l’étude : «on constate néanmoins une tendance de fond à l’amélioration sur les critères traditionnellement faibles mais très structurant pour les choix des investisseurs (fiscalité, charge administrative et réglementaire, coût de la main d’œuvre, flexibilité du travail et climat social).» Un état de fait qui s’additionne aujourd’hui à une certaine frilosité de la part des investisseurs d’une façon générale.
«La résurgence de l’inflation et son caractère potentiellement durable ont entraîné un resserrement très fort des politiques monétaires. Ayant une forte intensité capitalistique, l’immobilier d’entreprise est fortement impacté par ce choc de taux, qui se combine aux impacts des tensions géopolitiques croissantes sur les prix de l’énergie et des matériaux et à des mutations plus structurelles liées à l’évolution des attentes sociétales, à la digitalisation exponentielle de nos sociétés et au changement climatique», assurait Christian De Kerangal, directeur général de l’Institut de l’Épargne immobilière et foncière (IEIF) à l’occasion de la conférence : «Quel nouveau paradigme pour l’investissement immobilier ?» pendant la dernière édition du Simi. Un nouveau paysage de l’investissement de l’immobilier d’entreprise apparaît réellement être en cours de mise en œuvre.
«Aujourd’hui, les investisseurs cherchent naturellement les meilleurs produits pour faire fructifier au mieux leurs placements. Ils recherchent des perspectives à long terme et recherche des projets en phase avec les évolutions sociétales», assure un professionnel du marché régional. Industrie verte, biotech, medtech en passant par la logistique du dernier km ou encore la forte tendance des bureaux en mode flex-office, autant de marchés de niche scrutés par des investisseurs de plus en plus prudents. Reste à avoir le foncier pour les réaliser, un problème grandissant aujourd’hui comme l’a révélé un récent rapport de la délégation sénatoriale aux entreprises pointant du doigt la pénurie de foncier économique. À l’échelle nationale, 93 % des intercommunalités estiment que leur parc d’activité sera saturé d’ici 2030...
«C’est un travail en synergie ! Il est indispensable dans un environnement économique et institutionnel complexe. C’est une complémentarité ainsi nous pouvons peser plus fort au niveau des futurs investisseurs.»
Cyrille Thiery, directeur de l’agence Vosges & CO.