L’atelier du chat orange : du sens artistique et des techniques traditionnelles

Du 6 au 11 avril, se déroulent les journées européennes des métiers d’art. Les récentes mesures sanitaires renforcées ont eu raison des manifestations locales prévues pour l’occasion. Pour autant, les artisans d’art poursuivent leur travail. Visite de L’atelier du chat orange créé par Laura et Thierry Bertossa, peintres décorateurs à Blanot.

Fresques et peintures sont l’occasion d’exprimer créativité et sens artistique, sans perdre de vue les attentes et les goûts du client. (© L’atelier du chat orange)
Fresques et peintures sont l’occasion d’exprimer créativité et sens artistique, sans perdre de vue les attentes et les goûts du client. (© L’atelier du chat orange)

C’est une aventure qui a commencé par un chat roux se couchant sur les documents de travail de Laura et Thierry Bertossa. « Nous cherchions alors un nom qui sorte de l’ordinaire pour notre futur atelier, sourit Laura Bertossa. Nous y avons vu un signe et choisi L’atelier du chat orange. »

L’entreprise a ouvert ses portes en 2015 à Blanot, une petite commune rurale à 25 kilomètres au nord de Mâcon. Le couple de peintres décorateurs réalise, pour les particuliers comme pour les collectivités, des peintures murales et des fresques. Maitrisant des techniques traditionnelles variées : stucs et badigeons à la chaux, enduits terre, badigeons d'argile, peinture au silicate, peinture écologique, leur champ d’action est vaste. L’atelier est d’ailleurs agréé pour intervenir dans des bâtiments classés monuments historiques.

Peinture à la farine

« Notre logique est d’utiliser des matériaux et des techniques dans le respect de l’environnement, mais aussi du temps et de l’argent de nos clients » souligne Laura Bertossa. A l’image de la peinture à la farine utilisée sur les volets et poutres. « C’est une recette traditionnelle venant des pays nordiques qui permet d’entretenir les bois extérieurs »,explique la peintre. Ce mélange qui contient de la farine de blé, d’huile de lin et des pigments nourrit et protège le bois. A la différence des lasures, cette peinture, peu coûteuse, ne crée pas de film à la surface du bois. Le ponçage est donc inutile. « L’effet protecteur peut durer dix ans, selon l’exposition aux intempéries. »


L’activité de l’atelier est actuellement plus orientée vers les enduits. (© L’atelier du chat orange)


Dans le même esprit, Laura et Thierry Bertossa maîtrisent l’enduit chaux-chanvre, souvent mis en œuvre dans la restauration de bâtiments. « Cette technique est très normée, mais, avec l’expérience, nous découvrons des astuces pour l’améliorer, rendre la surface plus lisse par exemple ». L’atelier fabrique ainsi lui-même ses peintures et ses enduits sur-mesure.

Une coopérative d’entrepreneurs

En 2017, l’atelier a rejoint la Cabestan, une coopérative de 250 entrepreneurs du bâtiment principalement en Auvergne-Rhône-Alpes. « C’est rassurant pour les clients, car ils bénéficient d’une garantie décennale, de notre côté, nous sommes protégés en cas d’impayés ». Une façon également de se faire mieux connaître et de nouer des liens avec des entrepreneurs et des cabinets d’architectes. « Nous échangeons entre artisans sur nos expériences. C’est au contact des autres que l’on apprend » poursuit la jeune femme. C’est aussi pour cette raison que L’atelier du chat orange forme les clients qui le désirent à réaliser eux-mêmes certains travaux.

« Aujourd’hui, toutes ces techniques sont plutôt réservées à un cercle d’initiés, mais qui tend à s’élargir. Il y a également des gens qui se sont lancés seuls et qui estiment que cela ne fonctionne pas. Nous restons encore un peu des OVNI, relève avec amusement Laura Bertossa. Mais je suis persuadée que dans une dizaine d’années, les choses auront évolué. »

Pour Aletheia Press, Lætitia Brémont