Entreprises
L’artisanat mosellan du bâtiment a besoin de stabilité et de simplicité
Lors de ses vœux syndicaux, devant un parterre d’élus, le président de la CAPEB Moselle, Émilien Gangemi, a rappelé la situation difficile de l’artisanat du bâtiment, tout en listant des pistes pour que ceux-ci demeurent des leviers d’attractivité territoriaux. Retour sur ce temps fort.
Dans ses locaux du 39 avenue des 2 Fontaines, à Metz, la CAPEB Moselle a organisé ses vœux syndicaux, dans un format renouvelé. L’événement s’est déroulé avec la présence des élus du territoire : Catherine Belhriti, sénatrice, Laurent Jabobelli, député, Jean-Luc Saccani, vice-président du département de la Moselle, Brigitte Torloting, Martine Barondeau, suppléante de Belkhir Beladdad, député, et Julien Freyburger, président de la communauté de communes Rives de Moselle et maire de Maizières-lès-Metz. Le président de la CAPEB Moselle, Émilien Gangemi, a ouvert ce temps d’échanges en rappelant le rôle des artisans du bâtiment dans l’économie locale : «L’artisanat du bâtiment, c’est le poumon économique de nos territoires. Ce sont des milliers d’entreprises, souvent familiales, qui forment, innovent, construisent, rénovent et maintiennent l’emploi local. Ce sont aussi des acteurs engagés dans les grands défis de notre époque : la transition écologique, la qualité des logements, le développement des savoir-faire locaux. Pourtant, ces entreprises font face à des difficultés croissantes.»
Coût du travail, charges, accessibilité...
Émilien Gangemi faisait ensuite le constat de la situation en ce début d'année : «Qu’il s’agisse de la rénovation énergétique, du coût du travail, des charges administratives ou de l’accès aux marchés publics, les obstacles s’accumulent et freinent le développement de nos entreprises. Si nous voulons bâtir un avenir durable pour notre économie locale, nous devons impérativement répondre à ces problématiques.» Donnant cet exemple au cœur d’une actualité économique marquée depuis plusieurs mois par l’instabilité politique que connaît notre pays, ceci ayant invariablement des répercussions sur des mesures et dispositifs impactant directement aux entreprises : «Prenons l’exemple de MaPrimeRénov’, un dispositif central pour la rénovation énergétique. Les rumeurs d’une coupe budgétaire de 700 millions d’euros inquiètent fortement les professionnels. À cela s’ajoute l’incertitude liée à une possible réforme qui pourrait exclure les mono-gestes, ce qui impacterait directement les petites entreprises du bâtiment. La stabilité des règles et des dispositifs est essentielle pour permette aux entreprises de se projeter et aux ménages de s’engager dans des travaux. Mais la rénovation énergétique n’est pas la seule priorité. D’autres enjeux, tout aussi cruciaux, doivent être abordés : la hausse continue du coût du travail, la difficulté d’accès aux marchés publics pour les petites entreprises, ou encore le poids des charges administratives.»
Questions concrètes, actes attendus
Ces
vœux syndicaux se sont poursuivis par un temps de débat autour de
quatre thématiques qui ont structuré les échanges avec pour
chacune d’elles une question précise à destination des élus
présents : la simplification administrative «quelles
actions concrètes comptez-vous engager pour simplifier ces démarches
et alléger la charge administrative des TPE et PME ?»,
le coût du travail «quelles
mesures envisagez-vous pour réduire ce poids qui est un frein à
l’embauche et à la compétitivité pour les TPE et PME et
encourager l’emploi local ?», l’accès
aux marchés publics «êtes-vous
prêts à soutenir une réforme pour simplifier ces marchés et en
garantir l’accès aux TPE et PME locales ?»,
la transition écologique «quels
engagements prenez-vous pour garantir la pérennité de dispositifs
comme MaPrimeRénov’ instables et souvent inaccessibles aux plus
modestes et encourager l’ensemble des entreprises artisanales, même
les plus petites, à participer à cette transition ?»
La balle est, selon l’expression consacrée, dans le camp des élus
pour contribuer à faire avancer ces dossiers. Émilien Gangemi, de
conclure : «Les
décisions prises par les élus ont un impact direct sur nos
artisans. Nous mesurons, à travers notre action quotidienne, combien
les artisans du bâtiment sont essentiels à la vitalité de nos
territoires. Ce sont eux qui forment les jeunes, créent des emplois,
préservent des savoir-faire locaux, rénovent nos logements et
participent à la transition écologique. Ils ont besoin de
stabilité, de simplicité, de soutien à jouer ce rôle. Ensemble,
nous pouvons bâtir un avenir où nos territoires resteront
dynamiques, solidaires et tournés vers l’avenir.»