Gazettescope

L’alternant, cet allié de l’entreprise

Pour accompagner le développement de son entreprise et/ou transmettre ses savoir-faire, un employeur peut opter de se tourner vers le recrutement en alternance. Encore faut-il trouver le bon candidat qui correspondra aux besoins de l’entreprise. Ce n’est pas si simple. La Gazettescope décrypte cette semaine quelques pistes pour faciliter les recherches. En Moselle, comme ailleurs, elles ne manquent pas, encore faut-il les connaître, et les adapter à sa propre demande.

Pour l'entreprise, recruter et former un alternant est une démarche de responsabilité sociétale.
Pour l'entreprise, recruter et former un alternant est une démarche de responsabilité sociétale.

Ce 26 janvier, le ministère du Travail a actualisé son guide en ligne dédié aux aides à l’embauche d’alternants. Une mise à jour qui concerne les employeurs et organismes de formation et visent à fournir des informations en temps réel sur les divers soutiens financiers liés. Quatre dispositifs existent, selon le contrat, sa date de conclusion, la taille de l’entreprise : aide unique à l’embauche, aide exceptionnelle à l’embauche d’apprentis, aide exceptionnelle à l’embauche de salariés en contrat de professionnalisation, aide à l’alternance 2023-2024 (elle a été prolongée d’un an et concerne désormais les contrats conclus en 2024).

Voie d'insertion

Quelques chiffres. En 2022, 837 000 nouveaux contrats d’apprentissage avaient été signés, dans le privé et le public. Dont 537 493 dans les entreprises de 0 à 49 salariés. Ainsi, près de 7 apprentis sont embauchés dans des TPE ou PME, lesquelles, depuis sept ans, recrutent deux fois plus d’apprentis. Fin octobre 2023, on compte 1 017 500 apprentis, soit une augmentation de 6,2 % par rapport à fin octobre 2022. À fin octobre 2023, 780 200 contrats d'apprentissage avaient débuté depuis le début de l'année, soit une augmentation de 2,8 % sur un an (+ 2,6 % pour les contrats du privé et + 8,2 % pour ceux du public). À l’échelon mosellan, le nombre d’apprentis était de 7 852 en 2022. (5 154 en 2017). Parmi eux, 2 000 étaient formés dans des entreprises artisanales de moins de 20 salariés. C’est une certitude : le recrutement en alternance est un véritable outil de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). La méthode permet, en effet, de répondre à un besoin présent, mais aussi d’anticiper et donner le temps à l’entreprise de préparer une embauche à terme. En alternance, le salarié partage son temps entre l’entreprise et un organisme de formation sur un rythme variable. Les formations accessibles couvrent presque l’ensemble des métiers de tous les niveaux de qualification, du CAP au bac +5, en incluant les diplômes des grandes écoles de management et d’ingénieurs.

Une solution souple

Pour l’employeur, la question du recrutement se pose évidemment à partir d’un certain stade de développement. Recruter immédiatement des salariés en CDD/CDI n’est pas toujours la meilleure solution en raison des contraintes et obligations liées. Également, le financement d’un emploi stable est parfois trop coûteux. Faire appel à un employé en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation permet de réduire ces coûts et de former un salarié aux métiers, aux valeurs, à la philosophie de l’entreprise pour une potentielle embauche à terme. Le chef d’entreprise se pose légitimement la question «comment trouver un alternant ?». Les intermédiaires institutionnels que sont France Travail et l’Apec permettent de diffuser une annonce et de collecter de nombreuses candidatures pour un coût réduit, sans procéder à la pré-sélection d’un candidat. France Travail a lancé un outil en ligne pour aider les employeurs cherchant à recruter en alternance, via le site https://labonnecompetencepro.p... qui permet de trouver des candidats à l’alternance en fonction de la formation qu’ils préparent en effectuant une recherche par métier et par localité.

Multiplier la diffusion de l'offre

Les chambres consulaires permettent aussi aux entreprises de déposer leurs offres de recrutement en alternance directement en ligne via leurs plateformes. Leurs conseillers peuvent accompagner et orienter la recherche de l’employeur. Comme dans le cadre d’un emploi classique, il faut diffuser l’offre de recrutement sur le web, en commençant par le site de l’entreprise, en boostant les annonces sur d’autres portails et sites spécialisés, sur les réseaux sociaux, afin d’en améliorer la visibilité. Le Portail de l’alternance du ministère du Travail est un autre moyen pour les entreprises de diffuser leurs offres d’emploi en alternance, de simuler les salaires et aides versées pour chaque contrat. D’autres pistes : les sites internet de recrutement, les salons professionnels et forums de l’emploi, les Opérateurs de Compétences, les cabinets de recrutement, les organismes de formation locaux, les Centres de formation des apprentis (CFA). Aider les jeunes à s’insérer dans la vie professionnelle est un enjeu majeur au regard des problématiques d’emploi : quatre apprentis sur cinq trouvent un emploi à l’issue de leur contrat. Pour l’employeur, outre une solution de recrutement adaptée aux budgets des entreprises, notamment les TPE, de par les aides et exonérations de charge accordées, l’alternance est une solution pour impulser un nouveau dynamisme aux équipes. Les recrutés apportent un regard extérieur sur le travail, transmettent des connaissances récentes et des méthodes ou techniques apprises dans leur école. C’est, au final, une formule gagnant-gagnant.