L'Algérie se "déshonore" en ne libérant pas l'écrivain Boualem Sansal, estime Macron

Le président français Emmanuel Macron a estimé lundi que l'Algérie se "déshonore" en ne libérant pas l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté...

L'écrivan franco-algérien Boualem Sansal le 4 septembre 2015 à Paris © Joël SAGET
L'écrivan franco-algérien Boualem Sansal le 4 septembre 2015 à Paris © Joël SAGET

Le président français Emmanuel Macron a estimé lundi que l'Algérie se "déshonore" en ne libérant pas l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté à la mi-novembre à Alger.

"L'Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d'enfants et tant d'histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n'est pas à la hauteur de ce qu'elle est", a-t-il asséné devant les ambassadeurs français réunis à l'Elysée.

"Et nous qui aimons le peuple algérien et son histoire, je demande instamment à son gouvernement de libérer Boualem Sansal", a-t-il ajouté. Ce "combattant de la liberté" est "détenu de manière totalement arbitraire par les responsables algériens", a-t-il martelé.

Critique du pouvoir algérien, Boualem Sansal, 75 ans, est incarcéré depuis la mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l'Etat et se trouve dans une unité de soins depuis la mi-décembre.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a évoqué pour la première fois son arrestation le 29 décembre, le qualifiant d'"imposteur" envoyé par la France.

L'auteur de "2084: la fin du monde", naturalisé français en 2024, est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du code pénal algérien, qui sanctionne "comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l'Etat, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions".

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir à Alger aurait mal pris des déclarations de M. Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son arrestation s'ajoute à la nouvelle crise entre Paris et Alger, initiée en juillet par la décision d'Emmanuel Macron de reconnaître le Sahara occidental comme s'inscrivant dans le cadre de la souveraineté marocaine".

L'ex-colonie espagnole du Sahara occidental, considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.

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