Urbanisme
L’Aguram anticipe demain
Lancée il y a cinq décennies, l’Agence d’urbanisme d’agglomérations de Moselle (Aguram) demeure, plus que jamais, un outil indépendant d’expertise au service des territoires. À ses missions cardinales s’ajoutent les enjeux majeurs de notre temps, crise climatique en tête.
« Anticiper les enjeux à venir, travailler à la fois sur le court et le long terme, savoir innover tout en sachant s’inspirer des réussites du passé», explique Régis Brousse, directeur de l’Agence d’urbanisme d’agglomérations de Moselle (Aguram), pour dépeindre la philosophie d’action dans laquelle elle évolue. Faisons un bond dans le passé. Avril 1974. Le maire de Metz, Jean-Marie Rausch, initie la naissance de l’Agence d’urbanisme de l’agglomération messine, dans la mouvance de la création des agences d’urbanisme issues de la loi d’orientation foncière de 1967, dans cette période d’expansion urbaine propre aux Trente Glorieuses. Elle fédérera d’abord sept communes, Le Ban-Saint-Martin, Marly, Longeville-lès-Metz, Metz, Montigny-lès-Metz, Moulins-lès-Metz et Vantoux, précédant le lancement du District urbain. Jean-Marie Rausch sera le premier président des deux structures. L’Aguram a célébré ses cinq décennies d’existence lors d’une soirée en l’église de Saint-Pierre-aux-Nonnains de Metz. Une exposition a retracé cette aventure humaine au service de l’urbanisme. En 2025, l’association présidée par Pierre Fachot, maire de Jussy, regroupe plus de 90 membres, État, Région Grand Est, Département de la Moselle, Pôle métropolitain du Sillon lorrain, trois schémas de cohérence territoriale (ScoT), une métropole (Metz), quatre communautés d’agglomérations, sept communautés de communes, Agence régionale de Santé Grand Est, Conseil en architecture, urbanisme et environnement de Moselle et plus de cinquante localités. Elle est impliquée dans des enjeux majeurs : planification et projets de territoire, redynamisation, projets urbains, mobilités, transitions énergétique et climatique, trames verte et bleue, équilibre urbanité/végétal, démographie et habitat, cohésion sociale et santé, économie et attractivité, coopération territoriale.
Intelligence collective
Structure indépendante, organisme tiers aux missions de service public, elle est membre d’un réseau d’une cinquantaine d’agences et de la Fédération nationale des agences de l’urbanisme (Fnau), des sept agences du Grand Est (7Est), tout comme les autres agences lorraines (Agape et Scalen). Régis Brousse poursuit : «L’Aguram se situe en amont des prises de décisions des élus, leur apporte une analyse technique et juridique dans une époque charnière située entre croissance et décroissance. Je parlerais davantage de recherche de sobriété et de qualitatif dans les paramètres du vivre ensemble.» Le défi est bien sûr climatique. Régis Brousse observe : «Il ne s’agit pas d’élaborer des scénarios catastrophes, mais de ne pas être non plus dans le déni. La fracture sociale est réelle dans notre pays fragmenté. Négliger la question climatique créera une autre fracture : un appauvrissement accéléré des territoires et de leurs habitants.» L’Aguram s’appuie sur une équipe de 28 collaborateurs travaillant en pôles de compétences avec cette méthodologie éprouvée : ancrage sur les territoires, vision stratégique et transversale, facilitateur de coopérations territoriales. 2025 s’inscrira dans la logique de cet ouvrage d’intelligence collective porté sur les fonts baptismaux voilà cinq décennies. Elle va ainsi accompagner la future intercommunalité Thionville Fensch Agglomération. Enfin, il y a cette étude réalisée en concordance avec les agences d’urbanisme du Grand Est afin de mesurer la démographie régionale : un forage en profondeur tendant à l’élaboration d’un observatoire-guide pouvant aiguillonner des politiques territoriales cohérentes et pragmatiques pour demain.
L’Aguram intervient dans un large espace mosellan, ici sur Rives de Moselle. @ Aguram