L’accès pour tous à la recherche

Apporter des réponses technologiques aux entreprises, quelle que soit leur activité, c’est l’ADN du laboratoire de recherche industrielle TJFU. L’histoire de cet acteur incontournable associant recherche et transfert de technologies n’est pas récente. L’aventure est née en 1985 avec déjà Raffaël Masiello, son directeur général actuel.

«À l’époque, on a créé une école de coupe outil matériaux car on s’interrogeait et on menait des recherches sur le rôle de chaque outil en fonction des matières», se remémore-t-il. En 1989, ils font partie des pionniers à intégrer la technique de jet d’eau grâce à «un concours de circonstances» avec la volonté de savoir quelles étaient les applications de cette technologie qui pourraient bénéficier au monde entrepreneurial. En 1996, la même approche se développe autour de l’azote puis en 2005 avec le procédé Cold Spray (revêtement projeté à froid sur tous les substrats). Et à chaque fois, la même méthodologie : les équipes composées d’ingénieurs se posent des questions, une thèse doctorale est ensuite menée autour d’un travail scientifique et technologique puis des travaux de ressourcement sont engagés, soutenus financièrement par le GIP Objectif Meuse. C’est à cette occasion que les nouvelles fonctionnalités sont découvertes. «On maîtrise des technologies pour apporter des solutions techniques non polluantes», assure Raffaël Masiello. La découpe par l’azote permet ainsi de décaper précisément des surfaces contaminées.

Des solutions sur mesure

Bien connu et reconnu au niveau international et national, le laboratoire de recherche souhaite démocratiser l’accès à la recherche et à la technologie des PME. Contrairement aux idées reçues, les grands groupes ne sont pas les seuls à faire appel à cet acteur meusien. Si le site barisien travaille avec des grands noms du CAC 40, cela a permis la mise en forme d’une machine spéciale pour rétrofiter des moteurs ou encore développer la chaine de démantèlement de missiles EXOcet, il rappelle sa volonté d’apporter des solutions à tous les dirigeants confrontés à des problèmes techniques, que ce soit un boulanger qui a la nécessité de découper des miniatures ou encore un carreleur qui pourrait également avoir recours à leurs services pour réaliser de la marqueterie. «À chaque fois qu’on nous contacte, c’est que le dirigeant est face à une impasse», explique Raffaël Masiello. Ce fut le cas de l’atelier de métallerie de Sommedieu Blanchefleur pour corriger un défaut face à un mur pas droit. «On a été capable de réaliser des pièces sur mesure, dont il avait besoin.» Autre exemple avec le pisciniste Palazzo qui recherchait une solution de bord arrondi. Les équipes se sont donc lancées dans un travail d’investigation avec le jet d’eau. «Ces solutions s’inscrivent dans une volonté de rentabilité, de préoccupation du prix. Le jet d’eau est capable par exemple de découper du marbre pour des réalisations de pièces d’art pour des pierres tombales pour un client. Notre technologie lui coûte dix fois moins chère que ce qu’il devait faire auparavant», confie le patron du CRITT.

Un accompagnement à chaque étape

Le site barisien est équipé de machines mises à disposition des entreprises avec le jet d’eau ou jet d’azote (découpe, décapage, fonctionnalisation), le Cold Spray (traitement de surfaces), les ultrasons (nettoyage), la conception numérique ou encore le contrôle numérique non destructif. Pour les interventions dans les usines, lorsque les ingénieurs et les doctorants ont identifié une solution, l’accompagnement se fait à chaque étape : réalisation d’un cahier des charges précis, transmission des coordonnées des professionnels en mesure de créer les machines spécifiques, conseil sur les devis puis formation des collaborateurs. «C’est souvent un one shoot pour le dirigeant mais cet investissement est rentabilisé sur le long terme», analyse le patron du laboratoire meusien.

Par A.M.