Startup basée à Lille
Koraï lutte pour rétablir la biodiversité marine
Incubée depuis janvier chez Planète A à Lille, l'incubateur de la Société Générale, la jeune pousse offre la possibilité aux entreprises de s'engager dans la régénération des écosystèmes marins à travers des actions RSE comme la restauration de coraux et de mangroves. Une belle opportunité pour les entreprises, de plus en plus contraintes par la future législation à améliorer leur bilan RSE.
Contribuer
à la politique RSE des entreprises en replantant du corail :
tel est le défi ambitieux que s'est fixé Jeimila Donty, jeune
cheffe d'entreprise originaire de Madagascar. À
17 ans, la jeune étudiante s'envole pour la France et intègre
l'Essec à Paris avec déjà en tête l'idée de fonder sa société
: «Je suis née dans une famille d'entrepreneurs, j'ai
toujours eu cet ADN».
L'idée
de replanter du corail commence à germer en 2021. «Je me
suis dit à ce moment-là : je vais aider les entreprises à améliorer
leur bilan environnemental à travers la restauration des bancs de
corail et élargir ce champ d'action aux écosystèmes marins».
À Madagascar pour commencer, puis répliquer le concept sur les côtes
africaines de l'Océan Indien. En 2022, elle rejoint la capitale des
Flandres et le vaisseau amiral Euratechnologies où elle entre en
incubation. «Je récolte 8500€ en crowdfunding et prends mon envol», relate l'entrepreneure. L'année 2023 marque, elle, la validité technique suivie de la structuration de
l'entreprise.
2024,
année charnière
Koraï
s'inscrit pleinement dans l'ère du temps. En effet, aujourd'hui
en France, 50 000 entreprises (ETI majoritairement) sont soumises à
la CSRD (Directive sur les rapports
de
développement
durable des
entreprises). Mais dès 2027, cette directive s'appliquera aux entreprises de
toutes tailles confondues. «Les
sociétés vont devoir rendre un rapport RSE avec un 'axe actions
environnementales' et un 'axe actions sociales'. Avec Koraï, nous
leur permettons de répondre à la partie environnementale».
Si la prise de conscience est là, il reste tout de même du chemin à
parcourir. «Il
faut désormais intégrer cette logique dans la stratégie
économique. Ce n'est pas une question de don, au contraire : c'est
vital pour leur business»
témoigne Jeimila
Donty.
Depuis début 2024, la startup internationale développe également une offre de conseil pour bien définir la stratégie biodiversité marine des entreprises. «Une fois la stratégie définie, on leur permet de passer de la réflexion à l'action à travers nos plantations de corail et de mangrove».
Decathlon,
Orange, Société Générale...
Dans son portefeuille clients, Koraï compte déjà des mastodontes à l'image de Decathlon, Société générale et Orange, l'opérateur qui l'accompagne d'ailleurs à travers son programme Femmes Entrepreneuses. Pour les entreprises clientes, un rapport d'impact est ensuite rédigé au bout de trois ans. «Cela permet in fine de mesurer l'impact et la taille du corail qui se développe.»
Parmi les objectifs, Koraï souhaite accélérer en R&D en
développant davantage l'outil de mesure mais également staffer
l'équipe commerciale. Une levée de fonds à hauteur de 200 000€
est prévue en pré-sid auprès de business angels. À terme, la jeune
pousse ambitionne de s'étendre sur toute la partie européenne et
plus uniquement le marché français. Sur le plan opérationnel cette
fois, Koraï entend aller au-delà de Madagascar et a déjà le
regard tourné vers le Mozambique, la Tanzanie ou encore les
Seychelles. La route est longue mais tous les feux semblent au vert
pour cette jeune start-up prometteuse.
Le saviez-vous ?
Un quart de la biodiversité marine est habitée dans les récifs coraliens. Les bancs de coraux sont logés un peu partout dans le monde, de l'Égypte à l'Afrique du Sud, du Costa Rica à la Colombie ou encore en Australie avec la plus grande barrière de corail au monde. Au total, on retrouve plus de 12 000 m² de récif coralien sur la côte africaine de l'Océan Indien – soit 5% du total mondial – dont 2 000 m² à Madagascar.