Kinestésia mesure le mouvement pour améliorer les performances

Avoir un mouvement adapté à l’activité physique permet non seulement d’améliorer les performances, mais aussi de préserver l’intégrité physique du sportif. Kinestésia promet, grâce à la technologie qu’elle a développée, de mesurer les mouvements en quelques secondes et de poser un diagnostic immédiat. Une technologie qui s’adresse au monde du sport et à celui de la santé.

Julien Gouz explique le fonctionnement du système de mesure du mouvement développé en interne et de la couche logiciel qui permet de faire des analyses et donner des préconisations.
Julien Gouz explique le fonctionnement du système de mesure du mouvement développé en interne et de la couche logiciel qui permet de faire des analyses et donner des préconisations.
ACT'Presse

Julien Gouz explique le fonctionnement du système de mesure du mouvement développé en interne et de la couche logiciel qui permet de faire des analyses et donner des préconisations.

La Gazette. Pouvez-vous vous présenter ?
Julien Gouz. J’ai un parcours un peu atypique, j’ai eu plusieurs vies professionnelles, dans le théâtre, le cinéma ou encore l’infographie. Passionné par le monde de l’équitation, j’ai également été cavalier et entraîneur professionnel et suis titulaire du 1er degré d’éducateur sportif. Je codirige aujourd’hui, avec Bruno Leporcq, l’entreprise Kinestésia, spécialisée dans la mesure du mouvement.
C’est dans le monde équestre que tout s’est dessiné. Tout à fait par hasard, j’ai rencontré Bruno Leporcq, ancien responsable valorisation et transfert de technologie à l’Onera, aujourd’hui à la retraite, passionné d’équitation, un de mes anciens clients. Nous avons rapidement sympathisé et avons décidé de travailler ensemble.

Pouvez-vous nous parler de Kinestésia ?
Kinestésia vient de “kineste”, qui signifie mouvement. Comme je le disais précédemment, Kinestésia est une entreprise spécialisée dans la mesure du mouvement. Nous travaillons sur cette problématique depuis 2012 et avons créé l’entreprise en 2014. Notre société développe et commercialise des solutions matériel et logiciel mobile de mesure du mouvement, que nous avons baptisé LEM pour “Laboratoire d’expertise du mouvement”. Notre solution permet de mesurer en trois dimensions et en temps réel les grandeurs caractéristiques du mouvement (déformations, déplacements, vitesses, accélérations, symétrie). Notre outil, destiné au monde du sport et de la santé, permet d’aider aux diagnostics et plus largement d’étudier les gestes. Notre solution est légère, portable et adaptable à de nombreuses situations, afin d’aider les utilisateurs dans leurs tâches quotidiennes. Le LEM est facile d’utilisation, rapide à mettre en œuvre et donne des résultats quasi instantanément. Enfin, c’est une solution peu onéreuse par rapport à ce que propose la concurrence. Aujourd’hui, Kinestésia propose de travailler sur l’analyse du mouvement, mais aussi sur le côté amélioration des performances en travaillant le mouvement.

Comment avez-vous eu l’idée de créer cette entreprise ?
La genèse du projet vient d’une consultation de Charlotte Gilbert, une jeune étudiante en kinésithérapie qui souhaitait, dans le cadre d’un projet d’étude, mesurer des mouvements. Nous avons donc travaillé au développement d’une technologie optique non intrusive que nous avons testée sur l’homme. L’objectif de ce travail consistait à répondre à une question récurrente : est-ce que la pratique de l’équitation fait mal au dos ? 
Rapidement, nous nous sommes rendu compte que la mesure du mouvement pouvait être fondamentale dans les domaines du sport, de la santé ou encore du travail.
C’est dans ce cadre que nous avons développé le Mokan, notre système maison de mesure du mouvement et sa couche logiciel d’analyse.

Pourquoi avoir décidé de participer à l’appel à projets Vivalley. Qu’en attendez-vous ?
Nous cherchions depuis quelque temps une porte d’entrée, un accélérateur vers le monde du sport. Notre idée est de développer un réel centre technosport et des interfaces métiers. Pour cela, nous avions besoin de rencontrer les utilisateurs et définir leurs besoins.
C’est l’Aditec, qui nous suit dans le développement de notre projet, qui nous a parlé de l’appel à projets et incités à y participer.
Nous sommes par ailleurs lauréat de Réseau Entreprendre sur la Côte d’Opale, nous avons bénéficié d’une aide de la Région et de SNCF développement. Nous sommes déjà incubé à Eurasanté, suivi par Picardie technopole. Le cluster Vivalley apparaît donc comme un point de chute supplémentaire et surtout comme le moyen d’intégrer facilement un réseau d’entreprises travaillant dans les domaines du sport et de la santé.
Nous espérons, grâce à l’aide proposée et les avantages de Vivalley, pouvoir développer un produit spécifique pour le monde du sport.

Où vous voyez-vous dans quelques années ?
Pour le moment, Kinestésia compte cinq salariés, nous travaillons essentiellement sur le territoire français. Dans les mois à venir, nous allons recruter de nouvelles compétences afin d’étoffer notre équipe et pouvoir continuer le développement de nos solutions. À l’horizon 2020, nous espérons compter 40 salariés et travailler sur le marché européen avec des contacts directs.
Le projet Kinestésia comprend également une deuxième facette, dans le domaine du big data et du data learning. Nous allons, dans les années à venir, proposer, en plus de la mesure du mouvement, le stockage de données sur des gros serveurs et proposer un service d’aide prédictive. Par contre, nous sommes particulièrement attaché à l’ancrage local et à la Côte d’Opale. Une chose est sûre, la partie recherche et développement restera à Verton.