Kering sanctionné en Bourse pour les mauvaises performances de Gucci

L'action du groupe français de luxe Kering a chuté de plus de 14% mercredi matin à la Bourse de Paris, après l'annonce d'une prévision de chiffre d'affaires en baisse au...

Plombé par sa marque Gucci, le groupe français de luxe Kering a plongé en Bourse mercredi © Charly TRIBALLEAU
Plombé par sa marque Gucci, le groupe français de luxe Kering a plongé en Bourse mercredi © Charly TRIBALLEAU

L'action du groupe français de luxe Kering a chuté de plus de 14% mercredi matin à la Bourse de Paris, après l'annonce d'une prévision de chiffre d'affaires en baisse au premier trimestre, plombé par sa marque Gucci.

Kering anticipe que son chiffre d'affaires va baisser "de l'ordre de 10%" au premier trimestre sur un an, après une année 2023 déjà jugée "difficile" par son PDG François-Henri Pinault.

"Cette performance reflète, principalement, un recul plus marqué de Gucci, en particulier en Asie-Pacifique. Ainsi, le chiffre d'affaires de Gucci au 31 mars devrait être en retrait de près de 20% en comparable" (hors effets de périmètre et de taux de change), a précisé le groupe dans un communiqué.

A 10H35 (09H35 GMT) à la Bourse de Paris, l'action de Kering dégringolait de 14,25%, à 365,45 euros.

Le groupe publiera son chiffre d'affaires du premier trimestre le 23 avril, après la clôture de la Bourse. 

En 2024, "la rentabilité devrait rester sous pression" face à des "besoins de réinvestissement élevés (en particulier pour Gucci)", ont souligné les analystes de Stifel dans une note.

"Notre priorité est de remettre Gucci sur les rails", avait répété en février François-Henri Pinault. Mais cela "ne se fera pas du jour au lendemain", avait-il prévenu.

Après s'être séparé du créateur artistique de Gucci, Alessandro Michele, en janvier 2023, auquel Sabato de Sarno a succédé, François-Henri Pinault a nommé l'un de ses plus proches collaborateurs à la tête de la marque italienne, Jean-François Palus, directeur général délégué de Kering.

Transition difficile

Dans une note publiée mardi soir, Luca Solca, analyste pour Bernstein, se déclare "sur la réserve en attendant des signes plus tangibles que le nouveau Gucci fonctionne". "Les difficultés sont spécifiques à Kering" dans le secteur du luxe, "mais rappellent la faiblesse de la confiance et des dépenses des consommateurs chinois", ajoute l'analyste. 

Les produits de la collection de Sabato de Sarno, "Ancora, ont commencé à être disponibles dans certains magasins Gucci depuis mi-février et essentiellement dans la catégorie prêt-à-porter", a indiqué Kering dans son communiqué, en assurant que la nouvelle collection recevait "un très bon accueil".

Les analystes de Jefferies rappellent dans une note que "la transition vers la signature De Sarno n'en est qu'à ses débuts".

"La transition vers un nouveau Gucci s'annonce difficile", mettent en garde les analystes d'Oddo BHF. 

En parallèle à ces changements chez Gucci, Kering déploie une stratégie de montée en gamme de la griffe italienne et de ses autres marques. 

Mais, selon les analystes de Stifel, la normalisation du secteur du luxe, après une période faste dans le sillage du rebond post-Covid, "rend plus difficile pour Gucci le redressement rapide de la marque tout en l'améliorant en même temps".

François-Henri Pinault avait dit en février ne pas vouloir "réduire (ses) investissements dans l'avenir". "Cela exercera une certaine pression sur nos résultats à court terme, mais nous sommes déterminés à faire en sorte que cette douleur à court terme porte ses fruits à long terme", avait-il ajouté.

Les investisseurs "ont besoin de voir des preuves de la capacité de Gucci à regagner des parts de marché perdues au profit de ses principaux rivaux en 2020-23", signalent les analystes de Stifel. Et ceux de Jefferies s'interrogent sur l'impact d'une baisse du chiffre d'affaires sur "les ambitions de Kering en matière de fusions et acquisitions dans un futur proche". 

Le titre de Kering est chahuté en Bourse depuis un an en raison de ses performances financières plus contrastées que celles de ses concurrents. Au cours des douze derniers mois, le groupe a perdu plus de 34%, quand dans le même temps, LVMH affiche une hausse de 4% et Hermès une envolée de près de 35%.

Mardi vers 10H35, l'action de LVMH perdait 2,85% et celle d'Hermès 1,29%. 

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