Stations sécurisées pour vélos

KeepMyBike dévoile son premier prototype

400 000 vélos seraient volés chaque année en France ! Face à ce problème majeur, notamment dans le développement de la mobilité douce, deux entrepreneurs nordistes ont mis au point un modèle de stations sécurisées pour vélos : KeepMyBike.

Boris Jorand et Dimitry Denoyelle, co-fondateurs de KeepMyBike.
Boris Jorand et Dimitry Denoyelle, co-fondateurs de KeepMyBike.

Boris Jorand et Dimitry Denoyelle se sont rencontrés «dans une autre vie». Le premier était designer, le second entrepreneur dans l’impression. Et c’est lors d’un diner commun, lorsqu’ils sont confrontés à la difficulté pour les cyclistes de garer leur vélo en sécurité le temps de la soirée, que nait cette idée un peu folle : se lancer ensemble dans le développement de stations sécurisées pour vélos.

Un dispositif unique géré depuis une application mobile

«La première idée était de développer un concept de bikesitting, comme un Airbnb du vélo, via une application qui aurait permis aux utilisateurs de trouver un endroit, chez un particulier par exemple, pour garer leur vélo pendant quelques heures» explique Boris. «On a présenté le projet à Euratechnologies, il a été très bien accueilli mais on nous a mis face à la problématique de rentabilité de ce type de projet et donc à la nécessité de le retravailler»

Et c’est lors d’une balade dans un parc, avec ses enfants, que lui vient une nouvelle idée confortée par les chiffres. «Une personne sur deux ne prend pas son vélo pour aller en ville car elle ne sait pas où le garer en sécurité et 92% des cyclistes estiment qu’il n’y a pas suffisamment de places de parking sécurisées. Il faut savoir qu’en France, 2,5 millions de vélos mécaniques et 380 000 vélos électriques sont vendus par an pour 400 000 vols déclarés !»

Dimitry, qui dans un premier temps a conservé son activité principale, poursuit : «Nous avons pris le temps de monter un business model pertinent, de travailler sur la rentabilité, dès septembre 2020, avant d’intégrer Blanchemaille à Roubaix quelques mois plus tard, en janvier 2021. Plusieurs acteurs économiques du marché du bâtiment et de la Proptech étaient présents dans le jury de sélection et se sont montrés intéressés par notre projet, comme Vilogia ou Nhood»

Nos entrepreneurs démarrent ainsi le développement d’un modèle unique de stations sécurisées pour vélo, destinées à du stationnement temporaire et gérées depuis une application mobile avec ou sans abonnement. «Le cycliste géolocalise une place et la réserve depuis l’application. Et notre dispositif sécurise à la fois le cadre et les roues, tandis qu’une armoire permet de stocker son casque et la selle».

Un premier test à Lille dès le printemps

Au fil des semaines, le projet prend forme et la visibilité se renforce. Jusqu’à séduire les élus de Lille. «Une personne sur deux serait prête à payer pour sécuriser le stationnement de son vélo» assure Boris. «Nous proposons une vraie solution pour décarboner les centres-villes ! C’est ce qui a convaincu la ville Lille de nous donner l’opportunité de tester notre solution». Grâce à l’octroi d’une subvention de 25 000€ par la Région, la société KeepMyBike est officiellement créée en mars 2022 pour lancer la fabrication d’un premier prototype… que nous avons eu la chance de découvrir en avant-première il y a quelques jours et qui sera présenté officiellement lors du salon made in Hauts-de-France les 9, 10 et 11 décembre à Lille Grand Palais

Une première étape dans l’histoire de la startup avant le démarrage des premiers tests au printemps prochain. «Tout n’est pas parfait, il y a quelques ajustements à faire, mais nous sommes contents de voir notre projet prendre forme» se réjouit Dimitry. «Nous allons maintenant retravailler le prototype pour ensuite lancer la production d’une mini-série de trois stations de 5 places. Elles seront installées près de la Préfecture, sur le site d’Euratechnologies et à l’Icam, pour être testées auprès de trois profils d’utilisateurs : les vélotaffeurs, autrement-dit les salariés qui se rendent au travail à vélo, les étudiants et les adeptes du vélo en centre-ville»

Avec en ligne de mire un déploiement à plus grande échelle, puisque «si les tests sont concluants, nous pouvons envisager d’installer entre 250 et 1 000 places de stationnement à Lille dans le cadre du plan vélo de la ville». Les co-fondateurs de KeepMyBike envisagent également une croissance auprès d’autres collectivités sur les Hauts-de-France, voire sur le territoire national, ainsi qu’auprès des groupes privés. Souhaitons-leur que tout roule !