Une invention dans le secteur de l'habillement
Keep’Socks : La fin de la malédiction de la chaussette disparue
Peu de familles échappent à la malédiction de la chaussette disparue. Pour contrecarrer la régulière confrontation à une paire dépareillée, Nathalie Gras a inventé Keep’Socks, un système à la fois simple et ingénieux qui lui a valu une médaille d’argent au dernier concours Lépine.
Nathalie Gras, mariée avec deux enfants, a dû faire face à des chaussettes ayant égaré leur moitié. Entre les dessous de lit, la panière de linge sale et les rouages du tambour de la machine à laver, les chaussettes, indépendantes au moment du lavage, s’égaraient. « J’ai cherché une solution pour les réunir dès le moment où on les met au sale pour que chacun soit autonome et ne pas devoir trier » précise la conceptrice avant de compléter : « J’ai acheté toutes les alternatives existantes sur le marché mais il n’y avait rien de français, ce n’était pas toujours pratique ou solide et parfois même, cela s’est avéré dangereux pour les enfants. »
Après une longue carrière dans la fonction publique, elle a décidé de donner corps à son idée d’entreprendre et par la même, de régler un problème rencontré par des milliers de foyers. Devant la nécessité d’avoir des revenus, elle choisit un nouvel emploi qui lui correspond tout en lui laissant du temps pour concevoir son projet et devient assistante maternelle à domicile et en crèche.
Le long processus de R&D
Si l’idée était claire dans sa tête, Nathalie Gras a dû trouver le système le plus fiable, utilisable dès le plus jeune âge, huit ans, pour que chacun participe de cette gestion du lavage des chaussettes. Pendant deux ans, elle teste ses idées en collaboration avec une entreprise chalonnaise, NK3D, spécialiste de l’impression 3D. « Elle me faisait les prototypes, je faisais l’assemblage, je voyais la résistance au lavage, au séchage… » Elle s’entoure également de deux industriels de Chalon-sur-Saône et Givry pour la création de moules en acier destinés à concevoir ses attaches et pour l’injection du plastique retenu : du polypropylène recyclé et recyclable. « J’ai opté pour une solution simple de deux capots en plastique avec chacun un aimant pour qu’ils s’attirent et un crochet pour les mettre sur l’étendoir. » Les Keep’Socks imaginés par Nathalie Gras résistent également au sèche-linge tout autant qu’au lave-linge et peuvent, une fois suspendu, supporter jusqu’à six kilos.
« Certaines personnes les utilisent pour leur linge délicat comme ça ne laisse aucune marque sur le vêtement, pour le doudou des enfants mais aussi pour des bas de contention et même pour fermer des sachets de denrées alimentaires » sourit la créatrice qui s’amuse des retours que lui font ses clients.
La reconnaissance Lépine
En parallèle de ces deux années de recherche, l’inventrice dépose un brevet et sa marque française, Keep’Socks, se félicitant que l’ensemble du processus, de l’idée à la réalisation, se trouve en France et même sur son territoire. « Devant les sollicitations, je me fais aider par l’ESAT de Crissey pour l’assemblage. » Du 28 avril au 9 mai 2022, elle participe au célèbre salon Lépine pour présenter son invention et espère une certaine reconnaissance. Avec succès, puisqu’elle obtient une médaille d’argent dans la catégorie art de vivre qui compte 365 candidats mais seulement huit femmes.
Disponibles sur sa boutique en ligne et dans des boutiques Made in France de Chalon-sur-Saône, Tournus et Dijon, les Keep’Socks se sont déjà vendues à plusieurs milliers d’exemplaires. D’ailleurs, la jeune cheffe d’entreprise participera au salon du Made in France en novembre prochain.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert