Karima, Chrystelle et Aurore : Industriellement vôtre...

Karima, Chrystelle et Aurore, trois femmes en formation au Pôle Formation UIMM Lorraine, qui a dit que les métiers de la métallurgie n’étaient pas destinés aux filles ?
Karima, Chrystelle et Aurore, trois femmes en formation au Pôle Formation UIMM Lorraine, qui a dit que les métiers de la métallurgie n’étaient pas destinés aux filles ?

Elles s’appellent Karima, Chrystelle et Aurore ! Ce trio féminin casse les idées reçues, les stéréotypes erronés, les images d’Épinal accolées au secteur de l’Industrie encore trop souvent jugé comme un univers d’hommes. Ces trois femmes sont aujourd’hui en formation au sein du Pôle Formation de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) et entament une nouvelle vie professionnelle collant à leurs aspirations.

Elles ont été assistante de direction, assistante commerciale, femme de ménage, surveillante d’école maternelle ou encore gérante de magasin ou chargée de clientèle. Cela c’était avant, demain elles entendent devenir opératrice sur machine à commande numérique pour usiner des pièces complexes, devenir chaudronnière qualifiée ou encore responsable maintenance et manager une équipe… d’hommes. Karima, Chrystelle et Aurore se construisent aujourd’hui un nouveau parcours professionnel et par extension un parcours de vie. Le trio est aujourd’hui en formation au sein du Pôle Formation de l’UIMM Lorraine. Elles ont toutes les trois commencé par suivre une formation CVPP (Confirmation et Validation de Parcours Professionnel) leur permettant de découvrir les différents métiers industriels. Elles poursuivent aujourd’hui une formation dite RAN (Remise à Niveau) chacune dans un domaine : usinage pour Karima, maintenance pour Aurore et chaudronnerie pour Chrystelle. La suite logique sera la qualification avec un Certificat de qualification paritaire de la métallurgie (CQPM). Ce trio féminin s’affiche comme un véritable étendard pour lutter contre les clichés qui ont la vie dure. «Nous travaillons depuis des années pour changer le regard sur l’industrie. Nous avons de plus en plus de filles qui intègrent des parcours en apprentissage du CAP au diplôme d’ingénieur. Dans le cas d’Aurore, Chrystelle et Karima, ce sont des personnes en recherche d’emploi que nous formons», explique Fanny Feller, directrice générale du Pôle Formation de l’UIMM Lorraine. Pendant leurs parcours professionnels et de recherche d’emploi, les trois femmes se sont toujours vues proposer des métiers jugés féminins et les ont exercés alors que cela ne correspondait, ni à leurs attentes, ni à leurs souhaits de carrière.

Parcours, motivation, carrière

«J’ai toujours aimé travailler en atelier même lorsque j’étais assistante commerciale, j’allais donner un coup de main pendant les périodes de fortes activités. Lorsque je suis arrivée au pôle formation de l’UIMM Lorraine, je connaissais une partie des métiers. J’ai tout de suite su que l’usinage était ce qui me correspondait le mieux», explique Karima. «Après les aléas de la vie professionnelle, je savais que j’allais rebondir et je voulais absolument travailler avec mes mains et ne pas être assistée toute la journée mais être toujours en mouvement et activité. La chaudronnerie a été une évidence ! Moi qui suis une grande bricoleuse, j’ai tout de suite pensé à mes rambardes qu’il faut que je fasse chez moi. Dans quelques temps je vais pouvoir acheter mon propre poste à souder et les faire les week-ends», confie Chrystelle. Pour Aurore, l’approche est similaire. Très vite, elle a su que son diplôme de secrétariat n’était pas fait pour elle. Cette touche-à-tout a enchaîné tous types de travail avec une volonté de ne jamais être inactive et sa passion pour les rallyes automobiles a fait le reste, presque comme un déclencheur. Pendant ses loisirs, elle remet en état sa voiture de rallye en passant des heures les mains dans le moteur. «Je suis incollable sur les différents outillages et le fonctionnement des moteurs, des machines, cela me passionne. Je savais en arrivant au pôle formation que je voulais être dans la maintenance. L’ambiance est excellente dans le groupe où il n’y a que des garçons. Une femme dans une équipe d’hommes ne peut être qu’un plus.» Trois parcours, trois motivations, trois nouvelles carrières professionnelles qui s’ouvrent. Ces ambassadrices de l’Industrie semblent avoir trouvé leur voie.

Chasser les clichés

17 % ! C’est l’estimation aujourd’hui des métiers qui sont vraiment mixtes, c’est-à-dire statistiquement occupés par autant d’hommes que de femmes. Dans l’Industrie et dans d’autres secteurs jugés masculins, les femmes vont-elles même s’exclure des métiers à dominance technique et industrielle comme la maintenance, l’usinage et la chaudronnerie. Les choses changent, timidement, mais elles avancent et c’est tant mieux.