Justice des mineurs: les agents de la protection judiciaire de la jeunesse en grève
Inquiets de la baisse de leurs effectifs, les agents de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) étaient appelés à faire grève...
Inquiets de la baisse de leurs effectifs, les agents de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) étaient appelés à faire grève mercredi dans toute la France.
"On est là aujourd'hui parce qu'on nous fait un plan social en plein été (...) On avait des collègues contractuels, à peu près 450 sur toute la France, qui devaient être recrutés durant l'été. Et d'un seul coup, les recrutements se sont arrêtés", a expliqué à l'AFP, Stéphane Viry, co-secrétaire régional Ile-de-France du Snpes-PJJ/Fsu, un des syndicats ayant appelé à la grève.
Une vingtaine d'agents se sont rassemblés mercredi matin devant la direction centrale de la PJJ à Paris pour dénoncer les économies budgétaires qui, selon M. Viry, vont priver d'éducateurs de nombreux jeunes et adolescents dès la rentrée.
Selon l'intersyndicale, les économies prévues par la direction de la PJJ sont de l'ordre de 1,6 à 1,8 million d'euros.
"Ça veut dire que ce sont des mesures judiciaires qui ne (seront) pas appliquées", a commenté M. Viry.
"Rien que pour l'Île-de-France, ça représente à peu près 1.500 gamins qui n'auront pas de suivi éducatif. Ca veut dire clairement qu'on sacrifie l'éducatif pour l'argent", a indiqué Murielle Hauchecorne, co-secrétaire nationale du Snpes-PJJ/FSU, présente au rassemblement.
La PJJ emploie au total environ 9.500 personnes. Un éducateur en milieu ouvert suit environ 25 jeunes. Mais sans les contractuels, il devra en prendre beaucoup plus.
Pourtant, insiste M. Viry, "il suffit des fois d'un coup de pouce pour que ces jeunes-là retrouvent le chemin de la scolarité, pour qu'ils retrouvent une insertion et le goût de faire des choses".
Au lieu de cela, "on va les laisser dans leur errance, on va laisser des familles dans leurs difficultés", a déploré le syndicaliste, évoquant une situation "catastrophique".
Sollicitée au début du mois par l'AFP, la direction de la PJJ (DPJJ) avait indiqué que son budget avait augmenté de 27% entre 2020 et 2024.
"La PJJ, qui compte, en moyenne nationale, un peu plus de 20% de personnels contractuels, a connu depuis le début de l’année 2024, une accélération de ses recrutements", qui a conduit à "un dépassement très mesuré de 1,8 million d'euros sur une masse salariale de 490 millions d'euros".
Cette accélération doit "être conjuguée avec un pilotage fin et très maîtrisé de sa masse salariale", avait expliqué la DPJJ, assurant qu'une "attention toute particulière" était apportée "à la continuité du service public et la qualité de la prise en charge des jeunes".
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