Juste à temps pour les JO, Macron inaugure le premier supermétro de la région parisienne

Après des mois de course contre la montre, Emmanuel Macron a inauguré le prolongement de la ligne 14, pour relier Saint-Denis, au nord de Paris, à l'aéroport d'Orly, un...

Juste à temps pour les JO, Macron inaugure le premier supermétro de la région parisienne

Après des mois de course contre la montre, Emmanuel Macron a inauguré le prolongement de la ligne 14, pour relier Saint-Denis, au nord de Paris, à l'aéroport d'Orly, un mois avant l'ouverture des Jeux olympiques.

Très impliqué dans les préparatifs de ce rendez-vous planétaire, M. Macron a effectué le voyage inaugural entre Mairie de Saint-Ouen et la toute nouvelle gare de Saint-Denis-Pleyel, à six jours du premier tour d'élections législatives très indécises provoquées par sa dissolution surprise de l'Assemblée nationale. 

"Je déclare ouverte la ligne 14 prolongée (...). Dans quelques minutes, vous pourrez prendre des voyageurs", a lancé au talkie-walkie le PDG de la RATP Jean Castex, sous les applaudissement de la foule.

"C'est un travail collectif, ce que la République sait faire en rassemblant toute les forces de la nation", a salué Emmanuel Macron, évoquant un projet qui va "réussir à changer des vies de manière très concrète".

Après une déambulation dans la nouvelle gare, le président de la République a rapidement quitté les lieux, sans discours officiel.

Avec 28 km de long, huit nouvelles stations et 11 communes traversées, la ligne 14 transportera d'ici mi-2025 un million de voyageurs par jour, devenant ainsi le premier "supermétro" de la région parisienne.

Grand Paris Express

Il vient matérialiser la promesse du Grand Paris Express, esquissée pour la première fois par Nicolas Sarkozy en 2009, avec des infrastructures de transport permettant de relier les banlieues de la capitale entre elles. L'ancien président de la République était d'ailleurs présent pour cette inauguration.

La ligne 14 prolongée est la première de ce nouveau réseau qui va voir émerger 200 km de nouvelles lignes de métro automatique d'ici 2030 - les 15, 16, 17 et 18 - et 68 nouvelles gares réparties sur tout le territoire de l'Ile-de-France.

C'est aussi et surtout une ligne capitale pour le bon déroulement des Jeux olympiques puisqu'elle desservira au nord le village des athlètes, le stade de France et le centre aquatique. Au sud, elle ralliera l'aéroport d'Orly en 25 minutes depuis Châtelet, au centre de Paris.

Pour livrer la prolongation à temps, la RATP a dû mettre les bouchées doubles et n'a pu achever les travaux qu'au prix de nombreuses fermetures de ligne les week-ends, pendant les vacances scolaires ou en soirée.

Ces "interruptions de circulation" ont souvent été mal comprises par les usagers, observe Jimmy Brun, porte-parole du groupe public.

Mais Edgar Sée, ex-directeur du projet et désormais le "Monsieur JO" de la RATP, relativise: "Moderniser et étendre une ligne en exploitation, avec si peu d'impact sur le service rendu, c'est unique dans le monde".

260.000 habitants

Pour répondre à l'explosion prévisible de la fréquentation, Ile-de-France Mobilités (IDFM) a déboursé 1,1 milliard d'euros pour acheter 72 rames neuves en cours de déploiement, dont une cinquantaine seront en service d'ici les JO.

Le prolongement aura coûté 3,5 milliards d'euros, intégralement financés par la Société des grands projets (SGP).

L'extension va profiter à 260.000 habitants au sud de Paris, dans le Val-de-Marne et dans l'Essonne, selon IDFM.

Côté Orly, "10% des salariés et voyageurs vont immédiatement délaisser leur voiture au profit du métro" alors que jusqu'ici "90% des 28.000 salariés de la plateforme et 70% des passagers viennent en véhicule individuel", estime son gestionnaire, le Groupe ADP, qui s'attend à voir transiter dans la nouvelle gare "près de 100.000 passagers par jour".

La ligne permettra de rejoindre d'autres lieux emblématiques du sud de l'Ile-de-France comme le marché de Rungis, la future Cité de la gastronomie qui doit ouvrir en 2028 ou encore la vallée scientifique de la Bièvre.

Après huit ans de travaux, c'est l'un des projets majeurs de la RATP qui arrive à son terme, avant l'inauguration du tronçon sud de la future ligne 15 attendue fin 2025. 

La RATP tourne aussi son regard vers un autre programme important: l'automatisation de la ligne 13, éternelle malade et surchargée du réseau, censée aboutir en 2035.

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