JP Marée : saumon et pêche des “petits bateaux”

à Boulogne-sur-Mer, 35 entreprises de mareyage ou de filetage traitent annuellement 115 000 tonnes de poisson frais : à destination de toute la France et à l’export. Cela constitue, en tonnage, en valeur ou en effectif, environ 30% de l’activité nationale. Représentant de cette corporation, Joël Pichon mise, comme beaucoup de ses collègues, sur la polyvalence du premier port de pêche de France. Même en été, on consomme du poisson !

Chez JP Marée, toute la découpe du poisson (ici la roussette) se fait à la main, au petit matin, par une équipe de fileteurs au savoir-faire reconnu.
Chez JP Marée, toute la découpe du poisson (ici la roussette) se fait à la main, au petit matin, par une équipe de fileteurs au savoir-faire reconnu.

 

Joël Pichon, président du syndicat des mareyeurs de Boulogne-sur-Mer, a déjà eu l’occasion d’accueillir François Hollande dans son atelier de marée pour lui présenter les atouts mais aussi les difficultés de sa corporation.

Joël Pichon, président du syndicat des mareyeurs de Boulogne-sur-Mer, a déjà eu l’occasion d’accueillir François Hollande dans son atelier de marée pour lui présenter les atouts mais aussi les difficultés de sa corporation.

Spécialiste du saumon lors de la création de sa société JP Marée en septembre 2000, Joël Pichon (57 ans) diversifie de plus en plus son activité, au point que son espèce fétiche ne pèse plus que 30 à 40% dans son chiffre d’affaires. “Tout dépend des cours, précise-t-il. Dès qu’ils baissent, comme en ce début d’année 2012, notre activité de poisson rose reprend.” Bien investi dans le métier traditionnel de la marée (“la pêche des petits bateaux”) et la découpe à la main du filet blanc (lieu noir, grenadier, sébaste, moruette, lingue bleue, roussette, merlan…), celui dont le nom signifie poisson en patois boulonnais a ouvert un second atelier dans le premier bâtiment collectif de Capécure, le quartier dédié à la valorisation des produits de la mer, pour y préparer ses produits élaborés ou plus sensibles : la raie pelée, le chien de mer écorché, la noix de Saint-Jacques ou les brochettes de deux ou trois poissons (lieu noir, poisson blanc, poisson fumé, poivrons), sa brochette de luxe intégrant, en plus, le saumon.

Produits de saison pour le barbecue. Dans sa gamme de produits d’été, figurent également la longe de thon ou d’espadon, la sardine, le maquereau, l’encornet ou la langoustine. Le sourcing de JP Marée est très international : la criée de Boulogne-sur-Mer, la Norvège, l’Ecosse et l’Islande, mais aussi l’Asie (Viêtnam), l’Afrique et l’Amérique du Sud (Chili).
Boulonnais, Joël Pichon joue aussi, bien sûr, le jeu de Mr Goodfish, ce programme initié notamment par le Centre national de la mer Nausicaà pour populariser la consommation d’espèces de saison dont les stocks ne sont pas menacés : bar, buccin, dorade grise, limande, merlan, plie, saintpierre, seiche, sole et tacaud sont recommandés pour l’été 2012 (liste Manche, actualisée par saison et par façade maritime, consultable sur http://www. mrgoodfish.com/fr).

Chez JP Marée, toute la découpe du poisson (ici la roussette) se fait à la main, au petit matin, par une équipe de fileteurs au savoir-faire reconnu.

Chez JP Marée, toute la découpe du poisson (ici la roussette) se fait à la main, au petit matin, par une équipe de fileteurs au savoir-faire reconnu.

Seize tonnes quotidiennement. Longtemps salarié dans la grande distribution, le président du syndicat du mareyage boulonnais fournit principalement les grandes et moyennes surfaces (70% de son activité) et les grossistes (20%) du marché français : “Cela représente environ 16 tonnes de produits de la mer expédiées chaque jour dans tout l’Hexagone.” Si son chiffre d’affaires est resté stable en 2011, le résultat net s’est affiché en hausse de 23% grâce à une meilleure valeur ajoutée. Le mareyeur Joël Pichon a aujourd’hui le projet d’agrandir son unité de la rue Albert- Lavocat à Capécure en reprenant des anciens locaux du saurisseur Marcel Baey : “pour amener du volume et des surfaces de stockage, explique-t-il, mais aussi pour installer de nouveaux équipements plus ergonomiques”.