José Bellegueule, maître artisan de la Maison Pégard à Airaines

La Chambre des métiers et de l’artisanat des Hauts-de-France a remis à ce boucher-charcutier d'Airaines, à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Amiens, sa plus haute distinction dans le domaine de l’artisanat. Elle témoigne de la qualité du savoir-faire acquis et de son engagement dans la promotion de son métier.

José Bellegueule présente sa nouvelle distinction devant la Maison Pégard.
José Bellegueule présente sa nouvelle distinction devant la Maison Pégard.

«Félicitations pour votre grade», alors qu’il vient à peine de franchir la porte de la Maison Pégard, ce client tient à complimenter José Bellegueule. A 52 ans, il vient en effet de recevoir le titre de maître artisan de la part de la Chambre des métiers et de l’artisanat des Hauts-de-France. Il l’affiche fièrement dans son magasin.

Déjà une double-certification Artisan en’Or

Dans le secteur de l’artisanat, plusieurs diplômes ou formations permettent de travailler comme artisan. Les maitres-artisans sont souvent des chefs d’entreprises qui ont valorisé leur savoir-faire et leur activité durant plusieurs années et, bien souvent, formé des apprentis. Cette distinction couronne une carrière déjà riche de la double-certification Artisan en’Or, boucherie-charcuterie. Elle lui a été remise en 2018. Elle est renouvelée tous les 3 ans.

Pour l’obtenir, 80% minimum des produits doivent être faits maison : «Chez nous, c’est presque 93%, informe José Bellegueule. Je suis très content d’être maitre artisan. Cela me permet de me valoriser, de montrer aux gens qu’on a un savoir, de la connaissance, qu’on met de la valeur aux produits. De plus en plus, les clients sont sensibles au savoir-faire des artisans et ça fait la différence».

Natif du Pas-de-Calais, il a commencé son apprentissage à 15 ans. Sa carrière l’a mené à Airaines comme boucher puis il est retourné dans le Pas-de-Calais, avant qu’Abel Pégard ne le contacte pour qu’il rejoigne son équipe en 2001 : «Il voulait que je développe l’activité traiteur comme chef de laboratoire, se souvient José Bellegueule. Douze ans après, avant de partir à la retraite, il m’a proposé l’opportunité de reprendre car je m’occupais de la gestion du stock, je commandais les marchandises…» Il a rebaptisé l’enseigne Maison Pégard. Une fille de monsieur Pégard vient toujours à la boucherie : «Elle m’a salué pour mon titre», se rejouit-il. Aujourd’hui, son activité traiteur : séminaires d’entreprises, réceptions, mariages, baptêmes, anniversaires… est toujours importante.

Savoir se remettre en question

Epaulé par sa femme Annick, il peut compter sur trois salariés, dont une de ses filles, et des clients fidèles : «Certains habitent en région parisienne, développe-t-il. Ils aiment les produits maison comme le bisteu, le hachis Parmentier, le steak haché… Nous proposons plusieurs sortes de paupiettes. Les trois quarts de nos achats de viandes sont réalisés dans les Hauts-de-France et 100% en France».

José Bellegueule est très impliqué au niveau local et régional. Il est élu à la Chambre des métiers des Hauts-de-France. Il est vice-président de la commission territoriale de la Chambre des métiers et de l’artisanat d’Abbeville. Il est également conseiller prud’homal et président des bouchers de la Somme. Cette association regroupe une vingtaine d’adhérents qu’elle conseille pour des informations sur les contrôles, la législation, un accompagnement à la vente… José Bellegueule qui prend régulièrement des apprentis, est investi comme jury lors d’examens et n’hésite pas à faire visiter son laboratoire à des collégiens, comme c’est arrivé avec un bus de 30 élèves de Ham.

Comme tous les secteurs, celui de la boucherie-charcuterie souffre aussi : «On espère beaucoup dans les beaux jours qui arrivent et le retour des barbecues, confie t-il. C’est compliqué. Ce qui nous rend positifs, c’est de voir des jeunes dans nos boutiques. Ils achètent moins de volume mais veulent se faire plaisir. Il ne faut pas hésiter à faire du 3 +1 gratuit, ça fait plaisir aux clients. Dans nos métiers, il faut savoir se remettre en question». Quand on lui demande quel est le plus beau compliment qu’on puisse lui faire ? Il répond : «Revenir».