Joël Duquenoy change de monture
Il a perdu mais n'en fait vraiment pas une histoire. Maire d'Arques pendant 13 années, Joël Duquenoy n'a pas tardé à opérer sa reconversion dans le privé après sa défaite de mars dernier. Avec la création de son cabinet de consultant, il change de vue sur le monde économique.
Dans le hall du bâtiment B de la zone Eurocap à Longuenesse, il loue le bureau 103. “A peine les élections terminées, on me sollicitait pour intégrer quelques grands groupes. J’ai préféré ouvrir mon propre cabinet, la SAS JD consulting“, explique Joël Duquenoy, qui ne se voyait pas s’adonner au jardinage ou à la garde des petits-enfants. “Même si je redécouvre un peu la vie depuis que je ne suis plus contraint aux cérémonies publiques récurrentes“. L’homme aligne ses dossiers et ses partenaires avec qui il est en cours de concrétisation (notamment le réseau national d’ingénierie V2R). Elu une première fois en 1977 maire de Laires (359 habitants dans le canton de Fauquembergues), le jeune édile fera trois mandats en milieu rural avant de rejoindre l’aire urbaine audomaroise. Dans le même temps, il est salarié de la Chambre d’agriculture (15 ans d’activité jusqu’en 1989). Assistant parlementaire du sénateur PS Michel Sergent, il sera aussi directeur général de l’Association des maires du Pas-de-Calais avant de la présider. “C’est vrai, je suis un pur produit du service public, reconnaît-il. Mais je crois comprendre assez bien la vie économique par mon expérience à la CASO, dont le développement économique est l’une des grandes compétences“, ajoute celui qui a mis, en juin dernier, en dangereux ballottage le nouveau maire de Saint-Omer, François Decoster.
Exclu du PS, battu aux élections, il devient consultant… En 2001, Joël Duquenoy prend la mairie d’Arques, la ville la plus importante du territoire. Bras droit et successeur du député Michel Lefait, il lance des projets tous azimuts : revitalisation du centre-ville, développement des zones d’activité… Il succède ensuite à un autre Arquois (le conseiller général Jean-Marie Barbier) à la présidence de la communauté d’agglomération de Saint-Omer (CASO). Loyal à son parrain-sénateur parti sans l’investiture du parti aux sénatoriales, il est également exclu du PS en 2011. Depuis, Joël Duquenoy prend autrement la mesure du temps : “Je voulais faire autre chose tout en ayant un œil sur la politique. Le monde de l’économie a son fonctionnement et ses propres soucis. Je monte des dossiers dans la région, je détecte des projets pour les entreprises, je travaille entre autres sur la géolocalisation des réseaux… Et je fais beaucoup de commercial, jusqu’en Picardie.” Une reconversion ou un changement d’angle ?