JO: pour échapper aux grèves de fonctionnaires, Guerini mise sur l'opinion publique
Coup de pression sur les syndicats de fonctionnaires: Stanislas Guerini a estimé samedi que "tout le pays" voulait échapper aux grèves promises pour les Jeux olympiques par les deux premières organisations d'agents publics...
Coup de pression sur les syndicats de fonctionnaires: Stanislas Guerini a estimé samedi que "tout le pays" voulait échapper aux grèves promises pour les Jeux olympiques par les deux premières organisations d'agents publics, tout en insistant sur les mesures d'accompagnement.
"Tout le pays souhaite qu'il n'y ait pas de grèves" pendant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août, NDLR) et paralympiques (28 août-8 septembre), a martelé samedi sur franceinfo le ministre de la Fonction publique, deux jours après des appels à la grève lancés par la CGT et FO.
"Je rencontre beaucoup d’agents publics, il n’y en a pas un qui m’ait annoncé son intention de faire grève" pendant l'évènement, a-t-il assuré.
Jeudi, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a affirmé que le syndicat déposerait en avril des préavis de grève dans les trois branches de la fonction publique (Etat, territoriale, hospitalière), pour la période couvrant les Jeux olympiques.
"Il faut enfin que nos alertes soient entendues et que les Jeux soient préparés d'un point de vue social", avait-elle soutenu sur franceinfo.
Quelques heures après cette annonce du premier syndicat du secteur public, le deuxième (Force ouvrière) lui a emboîté le pas en annonçant un préavis de grève courant du 19 mars, jour d'une mobilisation intersyndicale pour les salaires des 5,7 millions d'agents publics, au 8 septembre.
Un préavis encore plus long, de février à septembre, a été déposé par la CGT à la RATP, premier syndicat des transports parisiens.
La CFDT (3e syndicat) et l'Unsa (4e) ont à l'inverse fait savoir qu'ils n'appelaient pour l'instant pas à la mobilisation dans la fonction publique pendant les Jeux olympiques et paralympiques.
Dans la même veine, le premier syndicat de contrôleurs aériens s'est engagé à respecter une "trêve olympique".
10.000 chèques
Samedi sur franceinfo, Stanislas Guerini a jugé "très inexacte" l'affirmation des syndicats selon laquelle il n'y aurait pas de dialogue avec le gouvernement pour préparer les Jeux olympiques. Une réunion entre l'administration et les syndicats est prévue mardi sur ce sujet, a-t-il rappelé.
Il a également confirmé que les agents publics mobilisés pendant les JO toucheraient des primes de 500, 1.000 voire 1.500 euros, en fonction de leur degré d'implication et de l'impact de l'évènement sur leur métier.
"Un dispositif supplémentaire" est prévu "pour les forces de sécurité, particulièrement mobilisées", a-t-il ajouté, quelques semaines après l'annonce par le gouvernement de primes allant jusqu'à 1.900 euros pour certains policiers et gendarmes.
"Enfin des discussions vont reprendre sérieusement (...) pour une égalité de traitement pour tous les agents mobilisés pour les JO", s'est félicitée sur le réseau social X (anciennement Twitter) Céline Verzeletti, la cosecrétaire générale de la CGT des agents de l'Etat.
"Par contre le plafond (des primes, NDLR) doit être relevé au moins à 1.900 euros" pour tous les agents et pas seulement les forces de l'ordre, a-t-elle réclamé.
Sixième syndicat de fonctionnaires, Solidaires-FP a aussi revendiqué sur X un "même niveau de primes pour tous les agents concernés et donc (un) alignement par le haut à 1.900 euros".
"Les questions en suspens sont nombreuses et les réponses aux revendications indispensables. Le cas échéant, Solidaires-FP, qui dépose chaque mois des préavis (de grève, NDLR) prendra ses responsabilités", a menacé l'organisation.
Stanislas Guerini a également annoncé samedi que 10.000 chèques-emplois service universels (Cesu) seraient versés aux fonctionnaires mobilisés pendant les JO, à hauteur de 200 euros par enfant en règle générale et 350 euros par enfant pour les familles monoparentales.
Le gouvernement est aussi prêt à déplafonner le nombre de jours de télétravail accordés aux 5,7 millions d'agents publics, dans un contexte où l'administration a été appelée par le gouvernement à privilégier le télétravail pour éviter d'engorger davantage les transports en commun pendant les Jeux.
Le nombre d'agents concernés directement par les JO n'est pas encore arrêté mais devrait être connu fin mars. Les mesures d'accompagnement des fonctionnaires mobilisés coûteront plusieurs centaines de millions d'euros, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
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