JO-2024: une cérémonie audacieuse et inclusive, qui marque l'histoire des Jeux

Des mégastars, une créativité folle, une ode à "l'inclusion": la cérémonie d'ouverture des JO de Paris a suscité un enthousiasme quasi unanime, y compris à l'étranger, et dressé le tableau...

La tour Eiffel sous les lasers durant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, le 26 juillet 2024 © Jonathan NACKSTRAND
La tour Eiffel sous les lasers durant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, le 26 juillet 2024 © Jonathan NACKSTRAND

Des mégastars, une créativité folle, une ode à "l'inclusion": la cérémonie d'ouverture des JO de Paris a suscité un enthousiasme quasi unanime, y compris à l'étranger, et dressé le tableau d'une France "bienveillante" ouverte sur le monde.

"Cérémonie la plus audacieuse, de mémoire d'homme" (El Pais), "mémorable" (CNN), "brillant (...) et émouvant (BBC), un spectacle "pour l'éternité (Frankfurter Allegmeine Zeitung), "quel uppercut aux déclinistes" (Le Soir)... Les superlatifs pleuvent samedi dans la presse internationale et française, à propos de ce spectacle imaginé par Thomas Jolly.

Il a apporté une "montagne" à l'édifice olympique, a salué le Comité international olympique, enchanté.

"Quel spectacle inoubliable ! Quel bonheur nous venons de vivre !", a réagi la maire de Paris, Anne Hidalgo, estimant que cette cérémonie "fera date" et "marquera des générations entières".

Il fallait faire aussi bien que les Britanniques qui avaient réussi pour les JO de Londres, en 2012 à emmener la reine Elisabeth II dans une vidéo drôlissime avec James Bond (Daniel Craig).

Et aussi éviter les clichés jugés ringards de la cérémonie d'ouverture en 2023 du Mondial de rugby en France, censée "célébrer l'art de vivre à la française" avec des références à la France des années 1950.

La pluie battante n'aura pas empêché la tenue de ce show de quatre heures, qui cassait les codes olympiques en sortant pour la première fois du stade et mêlant parade, défilé des délégations et protocole, le long de la Seine.

Elle a contraint les organisateurs à des modifications de dernière minute, en particulier pour les danseurs prévus sur certains toits. Mais "tous les tableaux ont été tenus", a affirmé Thomas Jolly, "très fier".

wooow

Ce rendez-vous, taillé pour la télévision, a été regardé en France par plus de 23 millions de spectateurs, s'inscrivant parmi les meilleures audiences de l'histoire de la télé française.

A Paris, il a été suivi par 326.000 spectateurs sous ponchos et parapluie postés le long des quais ou au pied de la Tour Eiffel, où les rayons lasers du final ont émerveillé. 

"C'était incroyable malgré la pluie. Céline Dion, la tour Eiffel, c'était wooow !", s'est enthousiasmé Arturo Sahagun, un spectateur mexicain. 

Sur les quais où défilaient les délégations, embarquées sur 85 bateaux, d'autres spectateurs ont dû déclarer forfait, à cause de la pluie ou du manque de visibilité.

Avec Céline Dion, plus forte que la maladie pour chanter "L'hymne à l'amour" d'Edith Piaf, Aya Nakamura chantant au milieu de la Garde républicaine, Lady Gaga en reine de cabaret, la "Marseillaise" interprétée par la chanteuse lyrique Axelle Saint-Cirel... l'émotion et la surprise étaient pourtant au rendez-vous.

Le défilé a regorgé de trouvailles: acrobates sur perches, breakdance, BMX, chorégraphies sur les échafaudages de Notre-Dame, incursions poétiques au musée du Louvre. Egalement références - souvent humoristiques - à l'Histoire de France, clins d'oeil au cinéma, à la littérature, à la musique, la mode...

- "mon coeur est avec vous" - 

Jusqu'à l'allumage, par Teddy Riner et Marie-José Pérec, de la vasque, montée ensuite en montgolfière dans le ciel de Paris.

Une parade embrassant sport et art, disciplines académiques et pop culture française. Comme ce "Ah ! Ca ira" décoiffant interprété par la chanteuse lyrique Marina Viotti et le groupe de metal Gojira. Il a d'ailleurs fait bondir, samedi les écoutes de ce groupe sur Spotify (+80% dans le monde). Celles de "L'hymne à l'amour" ont progressé de 497% dans le monde.

La séquence où le chanteur Philippe Katerine est apparu en Dionysos bleu pailleté, semble avoir, sur les réseaux sociaux, surtout amusé.

Le spectacle aura aussi été une ode à la diversité, mettant les femmes à l'honneur, tout comme la communauté LGBT+. Des représentants de l'extrême droite y ont vu l'empreinte du "wokisme".

L'épiscopat s'est lui ému d'une Cène à l'esprit LGBT autour d'un Christ incarné par une DJ lesbienne, entourée de drag queens.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban y a vu une illustration de "la faiblesse et la désintégration de l'Occident".

Samedi, Thomas Jolly a affirmé que sa "volonté" n'était "pas d'être subversif et de choquer". "En France, on a le droit de s'aimer, comme on veut, avec qui on veut, (...) on a le droit de croire et de ne pas croire". "Hier soir, c'était des idées républicaines de bienveillance et d'inclusion", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

"Restez concentrés, allez, mon coeur est avec vous", a lancé Céline Dion aux athlètes, sur X, se disant "honorée" d'avoir chanté.

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