JO-2024: un peu de "Made in Marseille" pour les 45.000 volontaires

C'est un petit bout d'olympisme, vert à rayures noires, confectionné à Marseille. Environ la moitié des tee-shirts qui habilleront cet été les 45.000 volontaires des Jeux olympiques et paralympiques de Paris sont fabriqués par Fil...

Un T-shirt confectionné à Marseille pour les volontaires des Jeux olympiques de Paris 2024, dans l'entreprise Fil Rouge, le 18 mars 2024 © Christophe SIMON
Un T-shirt confectionné à Marseille pour les volontaires des Jeux olympiques de Paris 2024, dans l'entreprise Fil Rouge, le 18 mars 2024 © Christophe SIMON

C'est un petit bout d'olympisme, vert à rayures noires, confectionné à Marseille. Environ la moitié des tee-shirts qui habilleront cet été les 45.000 volontaires des Jeux olympiques et paralympiques de Paris sont fabriqués par Fil Rouge, une entreprise locale engagée dans l'économie solidaire.

Présenté officiellement ce samedi à Nanterre, en région parisienne, lors de la Convention des volontaires, l'uniforme complet des bénévoles sera distribué à partir du mois de mai par le leader français de la vente d'articles de sport Decathlon.

Il sera ensuite visible partout cet été, sur et en dehors des sites olympiques, mais en attendant, la production se poursuit dans le sud de la France. 

Dans son usine de La Capelette, ancien quartier industriel et populaire dans l'est de Marseille, Fil Rouge est chargé de la confection de plus de 100.000 tee-shirts (chaque bénévole en recevra quatre) et des chaussettes qui équiperont les volontaires.

Les tee-shirts, rayés façon marinière sur un fond bleu-vert, sont découpés de manière aléatoire dans le dégradé de vert, afin d'éviter au maximum les pertes de tissu, du polyester recyclé produit au Vietnam.

le Covid et l'OM

"C'est un projet très structurant pour nous, qui nous a obligés à repenser notre changement d'échelle, qui était déjà en cours", explique à l'AFP Jean-François Aufort, le patron de Fil Rouge, l'un des quatre fournisseurs français associés au projet.

"En 2017-2018, Fil Rouge était une petite PME marseillaise, avec une vingtaine de personnes. C'était du prêt-à-porter en toutes petites séries, 50, 100 ou 200 pièces au modèle", ajoute-t-il dans le bruit des machines à coudre et des automates qui découpent le tissu.

Le groupe, qui emploie aujourd'hui plus de 200 personnes, a grandi au moment de la pandémie de Covid avec la fabrication de masques à très grande échelle et a également travaillé avec l'OM et le fabricant d'articles sportifs Puma sur un maillot "Made in Marseille" en 2022.

Le projet Paris-2024 est ensuite "parti d'un simple coup de téléphone de la part de Decathlon, qui nous a dit +on a un gros projet, est-ce que ça vous intéresse de travailler avec nous ?+", raconte M.Aufort.

"Ensuite, ça s'est fait de façon naturelle, comme pour tout projet industriel. Même si c'est un peu exceptionnel, bien sûr, parce qu'on participe aux Jeux olympiques en France, à Paris, ce qui n'est pas commun", ajoute-t-il.

"Je suis super contente d'avoir contribué à cet évènement attendu par la France et le monde entier", confirme Fathia Bacha, "couturière de métier depuis plus de 30 ans", et chargée de la fixation du col sur le maillot floqué Paris-2024.

Quarantaine d'emplois supplémentaires

Le partenariat avec Decathlon autour des Jeux a par ailleurs permis à Fil Rouge de créer une quarantaine d'emplois supplémentaires, dont une trentaine sont en contrat d'insertion, un dispositif français permettant à des personnes en difficulté sociale ou en situation de handicape de trouver un emploi et de bénéficier d'un suivi.

"Deux de nos quatre fournisseurs, Fil Rouge et Résilience à Roubaix, sont dans le réseau des entreprises sociales et solidaires", qui a pour objectif d'amener ou ramener à l'emploi des personnes qui en sont éloignées, a expliqué à l'AFP Virginie Sainte-Rose, directrice du partenariat avec Paris-2024 chez Decathlon.

"Même pour une structure comme le Cojo, cette lecture de l'économie sociale est importante, la fabrication en France aussi. Il y a une appétence du consommateur français pour une fabrication plus locale, plus écologique, socialement responsable", juge M. Aufort qui, avec Fil Rouge, attend désormais de voir le maillot vert porté cet été sur tous les sites olympiques.

"Bien sûr que c'est une fierté. Ca sera vu partout, sur toutes les télévisions du monde !"

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