JO-2024: les taxis et VTC en ébullition

Concert de klaxons, opérations escargot: les taxis et les VTC sont prêts au bras de fer pour défendre leurs droits à quelques mois...

 © Arnaud RICHARD
© Arnaud RICHARD

Concert de klaxons, opérations escargot: les taxis et les VTC sont prêts au bras de fer pour défendre leurs droits à quelques mois des Jeux olympiques de Paris.

Les "voies olympiques" qui doivent bientôt être installées sont un symbole de leur opposition: la voie de gauche de plusieurs grands axes franciliens, dont le périphérique parisien, sera réservée aux véhicules des Jeux, aux transports en commun… et aux taxis, mais pas aux VTC.

"Nous sommes exclus des dispositifs de circulation dédiés aux JO 2024, bénéficiant injustement aux taxis, alors même qu'ils ne pourront répondre seuls à une demande massive", accuse l'Association des VTC de France (AVF).

Les chauffeurs VTC multiplient les manifestations, les opérations escargot, les rendez-vous dans les mairies et les ministères, pour demander des conditions de travail "équitables" par rapport à celles des taxis, le tout sur fond de campagne électorale avant les scrutins syndicaux du mois de mai.

Après les JO, l’État compte réserver ces voies aux heures de pointe au covoiturage et aux transports en commun sur l'A1 et l'A13 début 2025. La mairie de Paris compte faire de même sur le boulevard périphérique fin 2024. 

Dans ces créneaux horaires, les VTC ne pourront ainsi y accéder qu'avec un passager à bord, contrairement aux taxis bénéficiant d'un accès sans restriction.

Pour David Belliard, adjoint (EELV) à la maire de Paris en charge des Transports, les taxis y ont droit parce qu'ils sont considérés comme un transport en commun. A Paris, "c'est aussi une volonté de ne pas surcharger les voies", a-t-il souligné dans un entretien à l'AFP.

Secteur sinistré

Plus largement, les VTC regrettent l'absence de zones dédiées pour prendre en charge ou déposer des passagers au plus près des sites des JO et en général près des gares parisiennes. Ils demandent aussi l'accès à la future zone à trafic limité dans le centre de Paris.

Ils estiment aussi que l'examen national pour devenir VTC serait devenu trop facile et les chauffeurs trop nombreux. "Les plateformes en profitent pour baisser les tarifs des courses", peste un chauffeur parisien, malgré un accord salarial établi fin décembre 2023, qui établit un minimum de neuf euros par course et 30 euros de l'heure.

Une part des VTC demande aussi que la France soutienne la législation européenne sur les droits des travailleurs des plateformes, qui prévoit de les requalifier comme salariés des plateformes comme Uber et consorts.

"C’est un secteur sinistré, on n’a aucune reconnaissance, aucun respect. C’est un métier bouche-trou", peste Brahim Ben Ali du syndicat INV. A son appel, les VTC prévoient de manifester de nouveau le 24 février et notamment de "bloquer Rungis" et l'autoroute A1 à Lille, à l’appel du syndicat INV.

Transports sanitaires

Les taxis, de leur côté, considèrent que leur profession est attaquée de toutes parts.

Des centaines de chauffeurs ont encore manifesté mercredi matin à Toulouse et Toulon contre la nouvelle loi de finance de la Sécurité sociale, qui mutualise les trajets des patients médicalisés. 

Les taxis voudraient exclure de ce nouveau dispositif les plateformes tierces qui mettent en relation hôpitaux et transporteurs et facturent une commission, prenant une part du gâteau.

Une réunion prévue le 12 janvier au ministère de la Santé n'a pas abouti, le ministère étant alors en cours de remplacement. Une nouvelle réunion est prévue en mars, a indiqué Rachid Boudjema, de l'Union nationale des taxis. 

Le covoiturage sanitaire, "c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase", selon Gérôme Lassalle, de l'association Elite Taxis. "On voit très bien la contrefaçon de plus en plus présente, des VTC qui pratiquent la maraude. Pourquoi pas des stations de VTC en plus? Ça se passe depuis 2011 et nous, on en a marre", conclut-il.

tsz/ico:LyS

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