A Mardyck, près de Dunkerque
JGI Hydrométal implante une usine de production
JGI Hydrométal, filiale du groupe belge Silox, va implanter sur le port de Dunkerque trois lignes de production de sels d’oxydes non ferreux, entièrement issus de la filière du recyclage. Cet investissement de 43 millions d’euros doit conduire à la création d’environ 120 emplois d’ici 2026.
JGI Hydrométal est un acteur majeur du recyclage et l’économie circulaire, spécialisé dans la valorisation des métaux non ferreux, pour la production de sels de métaux, comme le zinc. Devant la saturation de son site en Belgique, l’entreprise a décidé de construire une nouvelle usine. Son choix d’implantation s’est très vite porté sur le port de Dunkerque, et plus particulièrement, sur l’ancien site Aliphos du groupe belge Ecophos situé à Mardyck.
Inaugurée en grandes pompes en 2018, l’usine de production de phosphates pour l’alimentation du bétail n’avait finalement fonctionné que deux années, après avoir pris de plein fouet la crise sans précédent du marché des phosphates. Sans repreneur, l’usine avait été mise en liquidation judiciaire en 2020.
Quatre ans après, le site flambant neuf va donc revivre, après son rachat par JGI Hydrométal. Le géant belge de la chimie, qui a évalué que 80% de l’équipement était utilisable en l’état, a aussi apprécié qu’il soit déjà classé «Seveso seuil haut» et à proximité immédiate du port de Dunkerque pour ses approvisionnements.
JGI Hydrométal va néanmoins y réaliser 43 millions d’euros d’investissements (dont une enveloppe de 250 000 euros octroyée par la Communauté urbaine de Dunkerque et une autre du même montant au titre de la Région Hauts-de-France) pour l’adapter à son activité et y aménager trois lignes de production. La première, qui doit entrer en fonctionnement dès 2025, sera spécialisée dans le lavage d’oxydes générés par certains process industriels avant de les réintroduire sur le marché.
120 emplois attendus
La seconde, dont les travaux vont débuter en 2025, va produire des oxydes de zinc via un procédé d’hydrométallurgie et à partir de matières premières issues du recyclage. Elle permettra de fournir 75% des besoins du marché français, actuellement importé dans sa totalité et sera particulièrement vertueuse en terme environnemental. L’acide chlorhydrique utilisé pour le process sera, par exemple, fourni par son voisin direct, Indachlor, lequel le produit à partir de déchets chlorés.
Enfin, une troisième ligne va valoriser des sels de métaux critiques, à partir de sous-produits qui ne le sont pas actuellement en Europe.
D’après l’industriel, cet équipement va réduire la dépendance française en métaux rares comme le cobalt, le lithium et ou le molybdène qui trouve des applications dans le caoutchouc, la céramique, l’alimentation animal ou encore la peinture. Il devrait conduire à la création d’environ 120 emplois directs d’ici 2026-2027. L’enquête publique est actuellement en cours sur les communes de Loon-Plage, Mardyck et Dunkerque. Elle doit s’achever le 15 mai prochain.