Jets de peinture et invectives: Raphaël Glucksmann empêché de cortège du 1er-mai à Saint-Etienne

"Casse-toi", "Palestine vivra": violemment pris à partie et aspergé de peinture, Raphaël Glucksmann, tête de la liste PS-Place publique, a été évincé du cortège du 1er-Mai à Saint-Etienne, mais assure que personne ne lui fera "baisser la tête", pointant du...

Image tirée d'une vidéo de l'AFPTV, le 1er mai 2024, de Raphael Glucksmann empêché de rejoindre le cortège à Saint-Etienne après des jets de peinture © Marine LESPRIT
Image tirée d'une vidéo de l'AFPTV, le 1er mai 2024, de Raphael Glucksmann empêché de rejoindre le cortège à Saint-Etienne après des jets de peinture © Marine LESPRIT

"Casse-toi", "Palestine vivra": violemment pris à partie et aspergé de peinture, Raphaël Glucksmann, tête de la liste PS-Place publique, a été évincé du cortège du 1er-Mai à Saint-Etienne, mais assure que personne ne lui fera "baisser la tête", pointant du doigt La France insoumise, ce que récuse Jean-Luc Mélenchon.

M. Glucksmann et son entourage ont subi les invectives dès leur arrivée, avec jets de peinture et de cannettes, ainsi que des cris comme "Glucksmann casse-toi" ou "Palestine vivra". La tête de liste, accusant "une cinquantaine d'énergumènes", dont certains appartenant à LFI selon lui, a renoncé à manifester.

Le Premier ministre Gabriel Attal a condamné ces violences. "La politique, ça peut être parfois un combat au sens noble du terme, mais ça doit toujours se faire dans le respect de l'intégrité des personnes", a-t-il déclaré en marge d'un déplacement à Beaugency (Loiret).

Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, avec qui Raphaël Glucksmann entretient de nombreux désaccords, sur l'Ukraine, l'Europe de la défense ou la Chine, a également "désapprouvé totalement".

"Tous ceux qui veulent faire allégeance à la lutte des travailleurs pour leurs droits ont leur place le 1er mai. Il suffit de s'écarter d'eux s'ils nous déplaisent", a-t-il fait valoir sur X, déplorant que cette action fournisse "une diversion médiatique contre le 1er mai et un rôle de victime à Glucksmann qui en profite pour nous accuser".

Dans un autre message dans l'après-midi, M. Mélenchon a demandé au leader de Place publique de s'excuser pour avoir accusé selon lui à tort son mouvement, soulignant que "les Jeunes communistes du 42 ont revendiqué cette action".

"Ce qui est sûr, c'est qu'il y avait des drapeaux de partis politiques", a affirmé l'essayiste de 44 ans peu après l'incident, évoquant ceux de Révolution permanente (un mouvement trotskiste, NDLR), de La France insoumise et des Jeunesses communistes.

La fédération LFI de la Loire a dénoncé "les intox" contre leur mouvement, mais TF1 et LCI ont recueilli le témoignage d'un militant LFI, ancien suppléant d'une candidate LFI (non élue) aux légistatives de 2022, qui revendique, drapeaux Insoumis sur l'épaule, "avoir fait partie de ceux qui l'ont expulsé". 

Les Jeunes communistes de la Loire ont aussi reconnu auprès de l'AFP avoir "contribué à cette action, comme d'autres organisations", jugeant "incompatible" de défiler en présence de Raphaël Glucksmann, "un représentant de l’aile droite du Parti socialiste". 

La tête de liste PCF Léon Deffontaines, qui a condamné "fermement" ces actions, a assuré mercredi qu'ils n'étaient "pas adhérents du PCF", ni "du mouvement des jeunes communistes français", et qu'il n'avait donc pas "à répondre de ces actes". 

Frustration

"Personne ne nous fera baisser la tête", a martelé Raphaël Glucksmann plus tard lors d'un point-presse à Villeurbanne, juste avant un meeting. 

Ces violences sont selon lui "le résultat d'une campagne de calomnies orchestrées sur les réseaux sociaux par certains partis politiques et certains dirigeants politiques", a-t-il jugé, regrettant que certains à gauche "ont décidé de cibler non pas l'extrême droite, mais notre campagne", sans citer quiconque.

Mais dans une série de messages sur X, il a demandé à Jean-Luc Mélenchon d'arrêter de "jouer avec le feu". 

M. Glucksmann fait l'objet d'attaques sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois, notamment de militants proches de LFI, mais il a aussi été visé par des jeunes communistes dans le Nord, sur une affiche où il était traité de "salaud".

Plusieurs candidats aux européennes ont dénoncé ces incidents, comme la LFI Manon Aubry et le LR François-Xavier Bellamy.  

Dans un entretien à l'AFP, M. Glucksmann a attribué ces mouvements de colère à "une réaction de frustration car la dynamique est chez nous", en référence aux sondages pour les européennes du 9 juin, le donnant à 14% selon une étude Ipsos de lundi, en embuscade derrière la candidate de la majorité présidentielle Valérie Hayer (17%).

"À ceux qui sont en train de brutaliser le débat public je donne rendez-vous le 9 juin. Je pense qu’ils auront une immense déconvenue", a-t-il ajouté à l'AFP.

Évoquant les slogans sur le conflit à Gaza, il a assuré "ne pas avoir bégayé pour condamner le Hamas" tout en "luttant pour que le carnage à Gaza s'arrête".

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