Jean-Marie Rausch, ce grand lorrain

Metz, la Moselle, La Lorraine sont éprises en ce lundi 8 janvier d’un sentiment d’une tristesse partagée, où se mêlent mélancolie, nostalgie et douceur, à l’heure de dire adieu à Jean-Marie Rausch, émérite homme public, humaniste, bâtisseur, précurseur.

Jean-Marie Rausch a été maire de Metz durant 37 ans, sénateur, ministre, président du conseil régional et du conseil général. (c) DR
Jean-Marie Rausch a été maire de Metz durant 37 ans, sénateur, ministre, président du conseil régional et du conseil général. (c) DR

Jean-Marie Rausch laisse orphelin ses territoires, ceux de ses racines, ceux où il a forgé un parcours émérite, ceux où il connaissaient les femmes et les hommes, dans leurs valeurs et leurs caractères. Le flux d’hommages des dernières heures n’est pas feint. Il est empreint d’une profonde sincérité. Il témoigne de l’attachement à un homme qui fut un grand lorrain. De son action publique, on a tout dit ou presque.

Il cultivait ce que Georges Bernanos appelait «la politique de l’honneur». Immense est l’héritage laissé par ce bâtisseur pétri de sens de l’amitié, de fidélité, d’universalisme de compétences, précurseur dans bien des domaines, dont celui de l'écologie urbaine. Cette belle âme, cette belle personne, était animée d’un sens artistique fort. Quand les rangs d’une génération commencent à s’éclaircir, celles qui suivent ne connaissent des images passées que la froideur de l’Histoire. Elles savent – ou pas – mais ne peuvent retrouver la perception vivante du moment que par des témoignages.

Ceux se référant à Jean-Marie Rausch seront un phare pour elles, dans les temps présents où les pages sont à écrire à l’encre de l’humanisme. Humanisme dont Jean-Marie Rausch fut un exemple lorrain, mosellan, messin. Il a désormais quitté la terre des hommes pour rejoindre une autre rive, un autre monde que l’on souhaite meilleur. Jean-Marie Rausch a fermé une dernière fois les yeux. Est venu pour lui le temps de la quiétude de l’éternité.

Dans notre contemporanéité trop souvent en proie aux doutes, aux tumultes et aux violences, la lecture de son action, de son engagement, d’une certaine marque d' esthétisme et de beauté de l’art est une leçon d’apaisement assurément, d'exigence aussi. Une leçon d'avenir, selon le mot d'André Malraux, "que l'intelligence redevienne enfin responsable".