Annonce de Jean Castex lors de sa visite à Grande Synthe

ArcelorMittal investit 1,7 milliard d'euros pour décarboner ses aciéries

En visite chez ArcelorMittal à Grande-Synthe le 3 février dernier, le Premier ministre, Jean Castex, a salué l’ambition du premier sidérurgiste mondial qui a prévu un investissement de 1,7 milliard d’euros dans ses aciéries de Grande-Synthe et de Fos-sur-Mer afin de réduire ses émissions de CO2 de 40% d’ici 2030.

Le Premier ministre, Jean Castex, à l'issue de sa visite d'ArcelorMittal, entouré de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique et d'Agnès Pannier-Runacher, ministre de l'Industrie.
Le Premier ministre, Jean Castex, à l'issue de sa visite d'ArcelorMittal, entouré de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique et d'Agnès Pannier-Runacher, ministre de l'Industrie.

«Je suis vraiment très impressionné par ce que j’ai vu et par le savoir-faire des salariés de ce site», a commenté Jean Castex, à l’issue de sa visite du haut-Fourneau n°4 de l’aciérie de Grande-Synthe. Une visite qu’il a effectuée accompagné des ministres de la Transition écologique, Barbara Pompili, et de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher. On sentait une sincérité vraie dans la bouche du Premier ministre dont c’était la première visite d’un site sidérurgique de cette importance.

Comme attendu, Jean Castex a confirmé l’investissement de 1,7 milliard d’euros prévu par ArcelorMittal pour décarboner ses aciéries de Grande-Synthe et de Fos-sur-mer, ajoutant que l’Etat «allait y prendre sa part». Dans le cadre du plan France 2030, le Premier ministre a, en effet, annoncé qu’une enveloppe globale de 5,6 milliards d’euros serait consacrée à la décarbonation de l’industrie sur trois secteurs : acier-aluminium, chimie et ciment. Celle-ci doit, notamment, soutenir le déploiement de technologies innovantes, mais aussi la recherche. «Un effort massif et indispensable pour faire de la France un pays leader de l’industrie verte», a insisté Jean Castex. «Ce soutien rend possibles les investissements extrêmement élevés que nous devons faire pour décarboner notre production pour servir nos clients en acier à faible empreinte carbone», a renchérit Matthieu Jehl, directeur général d’ArcelorMittal France.

L’investissement d’ArcelorMittal est prévu pour permettre de transformer en profondeur son process en bannissant le charbon, très gros émetteur de CO2 lors de sa «cuisson». Il faut savoir que les seuls sites de Fos-sur-Mer et de Grande-Synthe représentent 25% des émissions industrielles de gaz à effet de serre en France.

Vers une réduction de 40% des émissions de CO2

Cela va se traduire à Dunkerque par la construction d’une nouvelle unité dite «de réduction directe», d’une capacité de 2,5 millions de tonnes, pour transformer le minerai de fer avec de l’hydrogène, sans recourir au charbon. Cette unité DRI sera couplée à une technologie innovante de four électrique à partir de 2027, en remplacement des hauts-fourneaux traditionnels. Ce faisant, le sidérurgiste devrait pouvoir réduire ses émissions de CO2 de près de 40% en France, soit 7,8 millions de tonnes annuelles. Ce qui conduirait à une réduction de 10% des émissions industrielles totales de CO2.

Présent lors de la venue de Jean Castex, Eric Niedziela, président d’ArcelorMittal France, avait déclaré, en préambule, que cet investissement était «clairement le plus gros réalisé en France depuis la construction des deux usines de Dunkerque et Fos-sur-Mer et qu’il allait concourir à la pérennité de la production d’acier dans le pays», ajoutant que «dans les cinq prochaines années, tout autour du nouvel écosystème mis en place, il faudrait produire de l'hydrogène et de l'électricité, ce qui allait augmenter l'emploi dans les bassins dans lesquels nous investissons». Par ailleurs, un gros plan de formation des salariés et futurs salariés doit être mis en place en parallèle.