"Je serai toujours libre": Gabriel Attal s'empare de Renaissance
"Nous ne serons jamais un parti comme les autres". Gabriel Attal a été officiellement élu dimanche secrétaire général de Renaissance, après avoir dissuadé la concurrence au sein du parti d'Emmanuel Macron, qui...
"Nous ne serons jamais un parti comme les autres". Gabriel Attal a été officiellement élu dimanche secrétaire général de Renaissance, après avoir dissuadé la concurrence au sein du parti d'Emmanuel Macron, qui doit se réinventer en pleine crise politique.
L'ancien Premier ministre a remporté 94,9% des voix du Conseil national, sorte de Parlement du parti, qui s'est réuni dimanche dans un hôtel du quartier Montparnasse à Paris.
M. Attal était seul en lice pour succéder à Stéphane Séjourné, après le retrait de la candidature d’Élisabeth Borne.
Les deux anciens Premiers ministres ont finalement fait liste commune et se sont accordés sur la répartition des tendances au sein du bureau exécutif, le gouvernement du parti, qui sera installé "dans quelques semaines".
"Nous ne serons jamais un parti comme les autres", "une association de rentiers de la politiques avides de pouvoir et dénoué de valeurs", a lancé Gabriel Attal en clôture du Conseil national.
Ayant pris ses distances avec le président Emmanuel Macron après une dissolution de l'Assemblée nationale à laquelle il n'a pas été associé et qui a mis un terme brutal à son bref bail à Matignon, M. Attal parachève ainsi sa prise de contrôle de l'appareil militant macroniste, après s'être déjà fait élire à la présidence du groupe des députés en juillet, malgré la volonté de l’Élysée.
La tâche est redoutable tant le parti semble affaibli après sept ans d'exercice du pouvoir, et alors qu'au sein du bloc central, Édouard Philippe, qui a fondé son parti Horizons, a d'ores et déjà annoncé sa candidature à l’Élysée.
D'Emmanuel Macron, il a été relativement peu question pendant cette réunion des quelque 300 à 400 cadres du parti qu'il a fondé en 2016.
Pas plus que de la crise politique, alors que le chef de l'Etat doit nommer un Premier ministre dans les prochains jours après la chute du gouvernement Barnier. Sollicité par la presse sur ce sujet, M. Attal n'a pas souhaité répondre.
La fin de l'ère Macron à Renaissance ? "Si je suis là, c'est grâce à lui". "Je sais ce que je lui dois, je sais ce que je vous dois", a dit M. Attal sous les ovations.
-"États généraux"-
Mais "je serai toujours libre, nous serons toujours libres", a lancé l'élu des Hauts-de-Seine, bien décidé à relancer ce parti au moyen d'un vaste programme de travail pour le début d'année 2025.
Il entend ainsi initier "la plus vaste mobilisation depuis la grande marche" de 2016 et "lancer des états généraux". Charge aux comités locaux et à leurs adhérents de faire remonter la parole militante, y compris en allant solliciter les ex-marcheurs.
"Nous nous retrouverons ensemble d'ici mars pour un grand rassemblement" qui servira à "restituer le verdict de nos militants, fixer des orientations nouvelles, affirmer des lignes fortes et des valeurs claires".
M. Attal entend également lancer des "conventions thématiques" autour de "trois grands sujets": travail, "fermeté républicaine" et transition écologique.
La "parole de nos adhérents doit être au centre de tout", a-t-il martelé. Ce qui doit convenir à Élisabeth Borne, élue dimanche matin présidente du Conseil national, une instance à laquelle elle entend bien faire jouer "pleinement le rôle de parlement de Renaissance".
Mme Borne a également annoncé un programme de travail pour cette instance, avec la création de commissions calquées sur les commissions parlementaires.
Le Conseil national a, par ailleurs, adopté deux motions thématiques, une sur les violences sexistes et sexuelles présentée par l'ex-ministre Aurore Bergé, l'autre portée par le président des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean, réaffirmant l'attachement du parti à la "moralisation de la vie politique".
M. Méjean a notamment dit regretter que des dirigeants "y compris au sein de (sa) famille politique" aient critiqué les réquisitions, particulièrement le risque d'une inéligibilité immédiatement exécutoire, contre Marine Le Pen (RN) dans le procès des assistants parlementaires au Parlement européen. Visant sans le nommer Gérald Darmanin, absent de ce Conseil national auquel ont en revanche assisté Bruno Le Maire ou encore Richard Ferrand.
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