Jacques Dubois veut créer un centre d'expertise sur les hyperfréquences unique au monde
L'entreprise Jacques Dubois, spécialisée dans le blindage électromagnétique, est lauréate du plan de relance. Avec une subvention de 750 000 € accordée par l’État, la PME familiale veut créer un centre d'expertise pour développer des produits adaptés aux fréquences de demain, « une première mondiale ».
« Il faut faire preuve
d'imagination », tel est le leitmotiv
de Nicolas Voiriot, président de l'entreprise Jacques Dubois, spécialisée
dans le blindage électromagnétique, notamment
dans le secteur de l'aéronautique et la défense.
Et de l'imagination Nicolas Voiriot et
ses 30 salariés n'en manquent pas pour continuer de développer
cette PME familiale, implantée à Barentin. Du tricot, de la
couture, du collage, toutes les technologies sont réunies pour
réaliser des produits, qui permettent de stopper les ondes extérieures, à destination de géants de l'aéronautique comme Thalès et Dassault. « Parfois,
c'est difficile pour nos clients de concevoir qu'un système de
blindage pour un Rafale peut être confectionné avec une machine
à coudre », sourit-il.
Et alors que le secteur de l'aéronautique est fortement touché par la crise, le directeur décide « d'investir à contre-courant ». Lauréate de l'appel à projets du secteur aéronautique du plan France Relance, l'entreprise veut continuer d'innover avec un plan d'investissements de 1,7M€. Déjà pionnière dans l'utilisation d'une cage de Faraday (un espace qui ne laisse passer aucune onde électromagnétique ni dans un sens ni dans l'autre) pour tester ses produits, la PME veut aller encore plus loin avec la création d'un centre d'expertise pour développer des produits adaptés aux fréquences de demain, « une première dans le monde », affirme le PDG.
Hyperfréquences et conditions réelles
« En ce moment, on parle
beaucoup de la 5G. Il faut qu'on anticipe
les besoins de nos clients, on veut tester nos produits à
des fréquences allant jusqu'à 40 milliards de vibrations
par seconde, note-t-il.
Aujourd'hui, nous sommes à 10 milliards. » Et d'illustrer
: « C'est comme si au lieu de traverser Barentin entre 30 et
50 km/h, comme vous l'avez fait, vous faisiez la traversée à 350
km/h. » Tester sur l'hyperfréquence mais aussi dans des conditions réelles. « Pour le naval par exemple, il
faut savoir si les produits résistent au sel marin », fait
valoir Nicolas Voiriot. L'enjeu pour l'entreprise est d' « apporter
une garantie » à ses clients.
Autre point du projet : la diminution de l'empreinte carbone en trouvant des alternatives à l'utilisation de produits chimiques mais aussi en faisant attention aux excès de produit. « L'idée est de vendre moins mais plus longtemps », affirme-t-il. Une façon pour Nicolas Voiriot, dont l'entreprise se situe dans l'enceinte Badin, de s'intégrer au projet de parc urbain porté par la municipalité de Barentin. « Barentin est une ville industrielle et nous voulons en faire partie pour rappeler son origine », rappelle Nicolas Voiriot. Une ville qui compte une pépite de l'industrie aéronautique, susceptible de générer de l'emploi grâce à ses projets ambitieux.
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7,1M€ de subventions de l'Etat pour le secteur aéronautique en Normandie
Jacques Dubois fait partie des dix entreprises normandes retenues dans l'appel à projets du secteur aéronautique. Au total, 7,1 M€ de subventions ont été accordées par l’État, pour un montant global de 20 M€ d’investissements. « C'est un appel à projets qui fonctionne bien dans la région », affirme Pierre-André Durand, préfet de Normandie, qui a remis à Nicolas Voiriot, une plaque symbolique.