Jacques Boisleux désigné Autodidacte de l’année
Fils d’agriculteurs, Jacques Boisleux est un audacieux. Après avoir géré sa propre ferme, il a créé Staphyt, une station d’expérimentation agronomique, apprenant son métier sur le tas et se formant à la gestion d’entreprise et au management. À force de persévérance, l’entreprise est aujourd'hui une référence. Jacques Boisleux a été désigné Autodidacte de l’année.
Jacques Boisleux n’a pas fait d’études supérieures. Issu d’une fratrie de douze enfants dans une famille d’agriculteurs, il s’est tout naturellement dirigé vers des études agricoles. «J’ai passé un brevet de technicien agricole, puis j’ai commencé à travailler avec mon père dans la ferme familiale. Je l’ai aidé à développer les parcelles de l’exploitation», explique-t-il. Volontaire et décidé, il fait l’acquisition d’une ferme qu’il rénove et exploite pendant une dizaine d’années. Ainsi après dix années d’activité, il se lance dans une nouvelle aventure : «Avec Catherine, ma future épouse, nous décidons de créer une entreprise.» Et de l’audace, il en fallait pour se lancer sur le marché naissant des stations expérimentales agronomiques alors que l’étude de marché était peu encourageante. Staphyt voit le jour le 14 février 1989, mais l’aventure ne fait que commencer pour Jacques et Catherine Boisleux. Les premières années d’activité sont difficiles, tout est à construire, au sens propre comme au sens figuré : ils installent Staphyt à Inchy-en-Artois ; le week-end, famille et amis viennent les aider à réaliser les travaux. Mais le véritable défi réside dans le fait que l’entreprise démarre de rien, elle doit se faire connaître et conquérir un marché qui n’en est qu’à ses prémices. Polyvalents, Jacques Boisleux et son épouse relèvent un à un les challenges qui se présentent à eux. «Dès le départ, le rôle de chacun au sein de Staphyt est bien défini : Catherine se charge du suivi technique et commercial des essais, alors que je m’occupe de la gestion administrative et financière», souligne le dirigeant de l’entreprise.
Développement international
Cependant, la formation en agriculture de Jacques Boisleux ne lui permet pas de maîtriser tous les aspects de la gestion d’entreprise. Mais ce curieux ne baisse pas les bras : il se forme à la gestion d’entreprise. Il commence par consulter seul des manuels spécialisés, avant de suivre des stages, intégrer l’Ecole des managers de la CCI d’Arras et mettre à profit ses adhésions à des réseaux de chefs d’entreprise. «J’ai complété ma formation par l’expérience acquise au fil des années au sein de Staphyt, tout en me nourrissant de celles des autres dirigeants des réseaux que je fréquente», ajoute-t-il. Après les balbutiements des premières années, Staphyt prend de l’ampleur, décrochant des marchés au niveau national, puis ouvrant différentes stations un peu partout en France. L’offre de services se développe, les effectifs grossissent, la société devient une référence. «À partir de 2009, nous commençons à nous développer dans différents pays européens, puis, dès 2015, dans le monde avec l’Australie.» Aujourd’hui, avec 450 salariés, une présence dans 18 pays et un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros, Staphyt est une entreprise internationale. Elle fait partie du top cinq mondial dans le domaine de la prestation de services en agronomie et en conseil réglementaire. Plusieurs facteurs ont contribué à ce succès. Jacques Boisleux est tout d’abord un perfectionniste qui a toujours mis un point d’honneur à la qualité des services aux clients, ce qui a contribué à les fidéliser et à en acquérir de nouveaux. Ensuite, un des atouts majeurs de l’entreprise réside dans le sens de l’anticipation dont font preuve ses dirigeants. Dès le départ, Jacques Boisleux a su prendre les risques nécessaires pour mener Staphyt vers la réussite, se projetant vers l’avenir, anticipant les besoins des clients, prenant en amont les bonnes décisions.
«Staphyt fonctionne grâce à un subtil mélange de suivi et d’autonomie des collaborateurs»
Rester humble
Pour développer son entreprise, Jacques Boisleux a su s’entourer et faire confiance à ses salariés. Outre le fait de mettre les bonnes personnes aux bons postes et de se constituer une équipe performante, il a su fédérer l’ensemble du personnel autour des projets et des valeurs de l’entreprise. «Staphyt fonctionne grâce à un subtil mélange de suivi et d’autonomie des collaborateurs, dont le maître mot est la confiance», précise-t-il. Le bien-être des salariés est d’ailleurs placé au centre des préoccupations des Boisleux (télétravail, espaces de détente dans les bâtiments…). Enfin, l’entreprise étant constamment en développement, des perspectives d’évolution sont régulièrement offertes aux salariés. Jacques Boisleux partage aujourd’hui sa réussite : management transversal, actionnariat salarial et transmission aux enfants. Récemment, Staphyt a mis en place une organisation novatrice : dix équipes autonomes prennent le relais de l’esprit entrepreneurial initial. Sur un plan plus personnel, le dirigeant n’a pas changé face au succès : pour les salariés qui le connaissant depuis les débuts de Staphyt, il est resté le même. Il est apprécié pour sa gentillesse, sa capacité d’écoute et la confiance qu’il témoigne à son équipe. Toujours humble, Jacques Boisleux souligne que cette récompense est la réussite de tous : famille, équipe et clients.