Isodrone se lance à la conquête des marchés du drone
Acteur relativement nouveau de l'espace aérien, le drone présente de nombreuses applications, pour la plupart innovantes. Un marché est en train de se bâtir. Depuis Calais, Alexis Nguyen, à la tête d'Isodrone, joue les pionniers.
Si vous pensez que le drone est une sorte de superavion télécommandé que l’on peut voir, depuis trois générations, dans les mains de gamins dont les parents bénéficient d’une relative aisance, vous avez tout faux. C’est le premier message qu’Alexis Nguyen nous fait passer lorsque nous le rencontrons dans la cour du club d’aéromodélisme situé en bout de piste de l’aéroport de Calais-Dunkerque à Marck-en-Calaisis. «L’activité est strictement réglementée», annonce-t-il, citant un arrêté ministériel du 11 février 2012 qui charge la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) d’encadrer l’activité des drones.
Un agrément décliné par département. Trois scénarios sont possibles dans le pilotage du drone : à vue ou hors de vue, en ou hors agglomération, en automatique ou en manuel. Le pilotage du drone dans ces différentes configurations suppose un sérieux apprentissage des procédures strictes, sanctionné par un agrément décerné par la DGAC. Pour exercer la profession de pilote de drone, l’agrément de la DGAC est ensuite décliné département par département par le biais d’arrêtés préfectoraux.
De multiples applications. En quoi les drones sont-ils utiles ? La première application à laquelle on pense est la communication : un appareil ad hoc supporté par le drone aura un meilleur rendu qu’une photo ou un film réalisé à bord d’un avion ou d’un ULM. L’inspection d’ouvrages d’art ou de bâtiments peu accessibles, la surveillance de réseaux ou le calcul, toujours à travers l’embarquement d’engins spécialisés, de distances, de surfaces, de volumes. Non dénué d’humour, M. Nguyen nous confie : «Pour la livraison de colis ou de pizzas, on attendra encore un peu !»
Naissance d’Isodrone. Disponible depuis quelque temps sur le plan professionnel, Alexis Nguyen a suivi tout le cursus technique avant de créer, en avril dernier, Isodrone, son entreprise individuelle de pilotage. Cette étape a été précédée par un passage de six mois au sein de l’agence de Calais de la Couveuse d’entreprises du Littoral. Un moment du montage du dossier qu’il tient à saluer : «Sans le sérieux de la couveuse, je suis quasiment certain que je n’y serais pas arrivé», n’hésite-t-il pas à dire. Sérieux qui a payé puisque la Société générale, Initiative Calaisis et SNCF développement ont validé le dossier et participé au financement d’Isodrone, dont le budget d’investissement était de 15 000 euros. Alexis Nguyen a fixé sa zone de chalandise de Dunkerque au Havre : belle photo aérienne…