Investissements dans des presses

Cette sous-traitante de l’industrie, spécialisée dans le découpage et l’emboutissage, réalise environ 50% de son chiffre d’affaires à l’exportation. Elle s’est dotée de nouveaux moyens pour gagner de nouveaux clients.

Une vue sur le vaste atelier où l’on dénombre toute une gamme de presses (à partir de 250 tonnes) et d’outillages associés ou annexes.
Une vue sur le vaste atelier où l’on dénombre toute une gamme de presses (à partir de 250 tonnes) et d’outillages associés ou annexes.
Matthieu Vanderperre, jeune PDG de 34 ans. À l’arrière-plan, la dernière presse acquise par l’entreprise. Elle développe 1 250 tonnes de puissance.
Matthieu Vanderperre, jeune PDG de 34 ans. À l’arrière-plan, la dernière presse acquise par l’entreprise. Elle développe 1 250 tonnes de puissance.

En 2015, l’actualité de la société Léo François, à Fourmies, spécialisée dans le découpage et l’emboutissage (ainsi que l’assemblage) des métaux, c’est l’investissement dans une deuxième presse de 1 250 tonnes de puissance (d’un poids de 200 tonnes). “On l’a achetée d’occasion en octobre en Grande-Bretagne, pour un million d’euros environ. Mais, précise Matthieu Vanderperre, le jeune PDG, nous avions fait l’acquisition en 2012 sur notre site d’Hautmont d’une presse de 1 600 tonnes, plus puissante, ce qui nous avait permis de rechercher de nouveaux clients dans le domaine de l’automobile ou des chaudières. Par leurs références, à deux, elles apportent, en outre, du travail aux autres presses qui réalisent des pièces plus petites. J’ajoute que la 1 250 tonnes vient en renfort de la première, en surcharge. Ces investissements, c’est ce qui assure la pérennité du site.”
Il précise que l’Intercommunalité a apporté une aide de 20 000 euros. “De toutes les institutions que nous avons sollicitées, c’est la seule qui a pu nous répondre“, indique-t-il. 

 

Née à Maubeuge en 1947. La société Léo François fait partie de ces entreprises industrielles sous-traitantes (de premier ou de second rang) qui ont réussi à traverser la crise de 2008 et à mener leur vie − à l’international en partie − en toute discrétion.

Pour elle, l’histoire a commencé en 1947 à Maubeuge avec son créateur, Léo François. L’entreprise a emménagé à Fourmies en 1957, d’abord rue Victor-Hugo, puis, en 1973, place Culine, où elle dispose de plus de place.

Rachetée par André Vanderperre en 1990, elle est restée familiale dans sa direction. Entré dans la société en 2006, après des études d’ingénieur en Belgique et aux Etats-Unis, Matthieu Vanderperre, fils d’André, en est devenu le PDG cette année. L’unité de fabrication “Hautmont industries”, l’autre entité, a été créée en 2000. 

Une vue sur le vaste atelier où l’on dénombre toute une gamme de presses (à partir de 250 tonnes) et d’outillages associés ou annexes.

Une vue sur le vaste atelier où l’on dénombre toute une gamme de presses (à partir de 250 tonnes) et d’outillages associés ou annexes.

Hausse du chiffre d’affaires en prévision. À partir de feuilles d’acier (et autres métaux) en bobines, l’entreprise fourmisienne, avec sa gamme de presses, ses autres machines et son outillage, découpe, emboutit et assemble des pièces de toutes tailles pour de nombreux secteurs : automobile, poids lourds, matériel de manutention, bâtiment, mobilier de bureau, conteneurs … Elle fait de la moyenne et de la grande série. Elle conçoit et entretient elle-même son outil de travail.

La France représente 47% de son chiffre d’affaires et l’Allemagne, 31%. Le reste se réalise avec l’Italie et l’Espagne. Par le jeu de la sous-traitance, des pièces réalisées dans l’Avesnois peuvent se retrouver au Brésil ou en Russie. “Notre grand problème, ce n’est pas la concurrence mais plutôt le fait que des clients partent s’installer dans les pays de l’Est. Dans ces cas-là, question distance ou coûts, ça peut devenir difficile de rivaliser…

Si l’entreprise a ses fidèles, elle doit s’assurer, pour tenir, d’avoir toujours plusieurs clients dans différents domaines. Autre condition de pérennité, “être capable de répondre, et vite, à toutes les demandes“, résume le PDG. Aujourd’hui, les prévisions s’annoncent bonnes : “Depuis 2010, notre chiffre d’affaires tourne autour de 16 millions. Avec les deux dernières presses, on espère monter à 20 millions.

Du mal à recruter. Les sites de Fourmies (11 000 m2) et d’Hautmont (15 000 m2) comptent respectivement 80 et 10 personnes. Le jeune PDG explique que la formation se fait en général en interne et qu’il cherche à recruter des opérateurs sur presse pour septembre. Mais, constate-t-il, “on a des presses qui ne tournent pas, faute de personnels opérationnels. On en cherche, mais ça n’est pas facile à trouver…