Investissement : hausse de l’activité de bpifrance
Les activités de financement de bpifrance sont en hausse au premier semestre. Les PME et les sociétés innovantes en ont particulièrement bénéficié. Et la banque publique entend amplifier le redémarrage de l’investissement sur le reste de l’année.
Des investissements en croissance : bpifrance, la banque publique d’investissement, a présenté le bilan de son activité pour le premier semestre 2015, le 10 septembre dernier. Tout d’abord, l’établissement connaît une nette croissance du cofinancement de l’investissement des banques privées, qui a augmenté de 11% en valeur par rapport à l’an dernier, passant à 2,79 milliards d’euros. Au total, 3 311 entreprises en ont bénéficié, soit 13% de plus que précédemment. Et ce sont tout d’abord les prêts de développement pour les dépenses immatérielles et les besoins en fonds de roulement qui ont connu une forte augmentation, supérieure à 30%, pour atteindre près d’un milliard d’euros. Cette somme a bénéficié à quelque 1 600 entreprises. Autre tendance forte, le financement de l’innovation. Il a lui aussi connu un coup d’accélérateur, augmentant de 32%. A ce titre, bpifrance a financé 2 664 entreprises, pour un montant total supérieur à 600 millions d’euros. Quant aux PME, elles ont vu les investissements directs les concernant croître environ dans les mêmes proportions que l’innovation. Alors qu’au premier semestre 2014, cette activité avait concerné 47 millions d’euros accordés à 51 entreprises, elle pèse actuellement 61 millions d’euros répartis entre 45 entreprises. Les investissements dans les grandes entreprises, eux, ont crû à hauteur de 53% : bpifrance est par exemple entrée au capital de Verallia, filiale d’emballage de verre de Saint-Gobain. Deux activités restent stables : le financement à court terme et les garanties accordées aux banques commerciales. En revanche, le capital innovation, l’apport de fonds propres à des fonds investissant eux-mêmes dans des start-up, a diminué de 8% après une phase de croissance importante en 2014. Ces investissements pèsent à présent 78 millions d’euros. Autre activité qui a diminué de 30%, le préfinancement du CICE, le crédit d’impôt compétitivité et emploi, prêt que la banque était chargée de distribuer pour le compte de l’Etat. Mais l’établissement a rencontré des difficultés de recouvrement. “Nous faisions face à des sinistres notables et à une complexité trop grande des mécanismes de recouvrement auprès des services des impôts ”, a expliqué un représentant de la Banque au quotidien Les Echos, le 10 septembre.
Export et innovation pour le reste de l’année.
Au total, “l’année 2015 se présente pour bpifrance comme celle de la poursuite de la croissance. (…) Notre objectif est d’amplifier le redémarrage encore timide de l’investissement, en se souvenant qu’il est toujours 8% en dessous de son niveau de 2007 en euros constants”, a déclaré Nicolas Dufourcq, directeur général de bpifrance, dans un communiqué. Dans cette optique, l’établissement prévoit de poursuivre et de renforcer ses actions d’accompagnement envers les entreprises : programmes d’accélération, innovation, international, conseil, mise en réseau pour favoriser les interactions entre grands groupes, startup et PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire)… Cette année, bpifrance a notamment lancé un accélérateur PME, une sorte de “cocktail multivitaminé”, d’après les termes de Nicolas Dufourcq : le programme, mené en partenariat avec la Direction générale des entreprises, accompagne 70 PME “de croissance”, pour les aider à franchir des caps. Autre dispositif récemment mis sur pied par bpifrance : Hub bpifrance, un accélérateur de start-up qui se veut également un lieu de rencontre entre entrepreneurs. Par ailleurs, “le développement à l’international demeure l’objectif central”, rappelle également Nicolas Dufourcq. Après avoir lancé le crédit export au premier semestre, la banque s’est vu confier par le gouvernement l’activité des garanties publiques à l’export, auparavant gérée par la Coface.