Investissement et tension sociale chez Verescence
Leader mondial du flaconnage en verre pour la parfumerie et cosmétique haut de gamme, le groupe Verescence, implanté dans la Glass Vallée, subit toujours les remous de la crise sanitaire. Dans une ambiance de grogne sociale, le lauréat de France Relance compte pourtant poursuivre ses investissements.
Poids lourd de la verrerie de luxe, le groupe Verescence est l'un des lauréats du plan France Relance. Un vrai coup de pouce pour le groupe, leader mondial du flaconnage en verre pour la parfumerie et cosmétique haut de gamme, frappé de plein fouet par la crise sanitaire, et dans une tourmente sociale depuis plusieurs semaines. L'effondrement du marché lié à la fermeture des frontières et des boutiques spécialisées dans les cosmétiques a en effet lourdement marqué le groupe qui a même annoncé en octobre dernier un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) pour son site de Le Tréport-Mers, qui compte plus de 800 salariés. 55 emplois dans des services périphériques à la production sont menacés.
Dans ce contexte, le soutien de l'Etat apparaît comme providentiel. Verescence pourra ainsi déployer son projet d’entreprise à trois ans, qui prévoit d’accélérer ses investissements de modernisation industrielle au travers de nouveaux équipements d’automatisation, de digitalisation et d’efficacité énergétique. « Nous sommes très fiers de faire partie des lauréats du fonds d'accélération des investissements industriels territoriaux dans le cadre du plan France Relance. Le soutien de l’État et de la Région est primordial pour réaliser nos projets liés à l’industrie 4.0 et gagner en compétitivité », a déclaré Hélène Marchand, directrice générale France.
Mouvements de grève
Mais si le groupe affiche fièrement ses projets d'investissements pour son site ornais de parachèvement d'Ecouché-les-Vallées (1,3 million d'euros avec des embauches à la clef), la situation est plus fébrile et moins affichée dans la Glass Vallée. Au point que l'entreprise, qui vient également, en mars, d'acquérir une participation majoritaire au capital de Pacificglas, leader coréen du flaconnage en verre pour l’industrie cosmétique, se refuse à répondre à la presse. Pourtant, le site de la vallée de la Bresle devrait normalement, lui aussi profiter d'une partie des 500 000 euros d'aides de France Relance.
Toujours est-il que la tension sociale est importante. À Le Tréport-Mers, les syndicats de salariés dénoncent le PSE, estimant qu'il n'est plus d'actualité. Après avoir fermé temporairement 3 lignes de production, l'usine de Le Tréport-Mers retrouve peu à peu son rythme de production. Et à Abbeville comme à Ecouché, des mouvements de grève ont été déclenchés fin mai, dans le cadre des négociations salariales.
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre