Inventeur du Clip-Flow, Hydrelisdéménage pour poursuivre sa croissance
Née au sein de la pépinière d’entreprises Créamanche à Saint-Léonard, la société Hydrelis a bien grandi et compte aujourd’hui 15 salariés. C’est pourquoi elle vient de déménager dans des locaux plus vastes et plus appropriés : à l’atelier relais construit par la communauté d’agglomération du Boulonnais, sur le parc d’activité paysager de Landacres.
La réussite de cette entreprise, fondée par Thierry Sartorius, est liée au succès de son Clip- Flow qu’il a imaginé et conçu en 2002 en transposant aux réseaux d’eau le concept du disjoncteur électrique. Diplômé d’une école de commerce, cet homme, âgé aujourd’hui de 57 ans, a d’abord mené une carrière dans le bâtiment, les travaux publics et les transports (Spie-Batignolles, Eurotunnel…). De l’idée au brevet, puis à la création de sa société, Thierry Sartorius a poursuivi son objectif poussé par un désir de changement professionnel et de curiosité. Après avoir déposé son brevet et lancé le développement d’un démonstrateur intégrant toutes les fonctions de l’appareil, il a su séduire plusieurs industriels – dont la société boulonnaise Acean Sacel – qui lui ont apporté leur soutien technique et financier.
Du particulier à la collectivité territoriale. Le Clip-Flow est un génial appareil entièrement autonome qui agit sur les conduites d’eau comme une vanne d’arrêt intelligente, donnant l’alerte et fermant l’arrivée d’eau si nécessaire. Facile à installer, cet appareil est capable de détecter les ruptures de canalisation, les fuites et les consommations anormales. Il se réarme manuellement comme un disjoncteur électrique et son alimentation par pile au lithium lui assure une réelle autonomie de plusieurs années. Pratique pour qui veut mieux contrôler ses factures d’eau et éviter les montants imprévus dus aux fuites. Soutenue par Oséo Nord- Pas-de-Calais et la communauté d’agglomération du Boulonnais, la société a débuté la production de son Clip-Flow fin 2006, et sa commercialisation en France et à l’étranger au début 2007. L’appareil, dont l’installation ne nécessite aucun câblage, s’adresse au marché de l’habitat, au tertiaire, aux ports et aux collectivités territoriales ainsi qu’à l’industrie dans des applications particulières.
Il présente bien des avantages. Tout d’abord, le Clip-Flow permet des économies substantielles (de 10 à 30% de consommation en moins, à l’échelle d’une ville qui a équipé tous ses bâtiments, ses terrains de sport, ses fontaines, ses toilettes publiques…). Il responsabilise les utilisateurs qui ne sont pas toujours les gestionnaires. “Nous avons équipé 8 des 250 compteurs que compte notre parc communal, dont ceux de quelques écoles, explique le responsable de la gestion du domaine public d’une ville de 42 000 habitants. A l’usage, on s’aperçoit que les personnels prennent l’habitude de vérifier les robinets et les chasses d’eau le soir pour éviter de trouver le système coupé le lendemain matin. D’autre part, ce dispositif incite à commander les travaux de réparation rapidement et donc de ne pas laisser une fuite s’éterniser parfois durant plusieurs mois.” Clip-Flow contribue aussi à la protection des biens et favorise la baisse de la sinistrabilité, ce qui ne peut que réjouir les compagnies d’assurances. Enfin, il possède des atouts écologiques car il sensibilise la population aux enjeux de la préservation de l’eau, une ressource vitale. Un savoir-faire de pointe. Dès son lancement, ce concept innovant a séduit de nombreux partenaires institutionnels et industriels français : il est double lauréat en 2003 et 2004 du concours du ministère de la Recherche, reçoit le Grand Prix de l’innovation, fait l’objet du dépôt de plusieurs brevets internationaux et bénéficie alors du soutien de l’Anvar. Depuis, plusieurs collectivités territoriales l’ont adopté pour leurs établissements scolaires, bâtiments, gares, ports, offices HLM ou cimetières : les conseils régionaux d’Ile-de-France et du Nord-Pas-de-Calais, le conseil général des Pyrénées-Orientales, les villes de Paris, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Caen, Nevers et de Barcelone. “Aujourd’hui, reconnaît Thierry Sartorius, Hydrelis dispose d’un savoir-faire technique de pointe, notamment dans le domaine de la micromécanique (contrôle de vannes à très faible consommation) et de l’électronique ultrabasse consommation.” De fait, la société dispose en interne d’une équipe d’ingénieurs très spécialisés qui lui permet de maîtriser entièrement la conception et le développement de ses produits, tandis que la production a été confiée à ses actionnaires industriels. Un disjoncteur d’eau intelligent. Poursuivant son développement, Hydrelis a également inventé le Switch-Flow, le premier système complet de gestion de l’eau : disponible en diamètre allant de 15 à 100 mm, il assure des fonctions allant de la coupure de nuit à la gestion centralisée des consommations d’un ensemble de sites. Et sa pile assure un fonctionnement de dix ans. Il gère les fermetures périodiques (plage horaire, fermeture nocturne) et coupe l’eau automatiquement en l’absence de consommation. Ce disjoncteur d’eau détecte les fuites ou les ruptures de canalisation, mémorise les consommations et les incidents durant six mois, et limite le volume journalier, ce qui peut être utile pour qui veut rationner l’eau dans un contexte social ou un usage industriel. Le réarmement s’effectue manuellement ou à distance. C’est aujourd’hui une gamme complète d’appareils, de logiciels et de solutions évolutives qu’Hydrelis conçoit et commercialise : pour le particulier, l’entreprise, l’élu local ou le gestionnaire de parcs immobiliers.