Interdiction du corse à l'assemblée locale: l'appel au calme entendu à Ajaccio

La mobilisation étudiante et lycéenne pour la défense de la langue corse, qui agite l'île depuis jeudi, a été suspendue mardi à Ajaccio, au lendemain de l'appel au calme de l'évêque pour ne pas...

Manifestation à Corte contre l'interdiction de la langue corse à l'Assemblée locale, le 1er décembre 2024 © Pascal POCHARD-CASABIANCA
Manifestation à Corte contre l'interdiction de la langue corse à l'Assemblée locale, le 1er décembre 2024 © Pascal POCHARD-CASABIANCA

La mobilisation étudiante et lycéenne pour la défense de la langue corse, qui agite l'île depuis jeudi, a été suspendue mardi à Ajaccio, au lendemain de l'appel au calme de l'évêque pour ne pas nuire à la venue du pape, mi-décembre.

En dehors d'Ajaccio, des blocages filtrants étaient néanmoins en place mardi devant huit lycées et collèges de Haute-Corse et cinq établissements de Corse-du-Sud, a indiqué le rectorat à l'AFP. 

Les manifestants contestent la décision, mi-novembre, de la cour administrative d'appel de Marseille qui a confirmé l'interdiction de l'usage de la langue corse au sein de l'assemblée insulaire, jugé anticonstitutionnel.

L'université de Corte était également bloquée mardi et les cours n'étaient "pas assurés", a indiqué à l'AFP le service communication, précisant qu'elle devrait être débloquée mercredi. 

Lundi, les blocages ont concerné une dizaine de lycées et collèges de Corse et des heurts avaient éclaté à Ajaccio, contraignant la mairie à fermer temporairement le marché de Noël et poussant lundi soir, le cardinal Bustillo et le préfet de Corse à lancer des appels au calme.

"Chers jeunes, nous devons arrêter cette violence", a appelé lundi, en langue corse, l'évêque de Corse, ajoutant en français: "Les familles ont peur, les enfants ont peur, les commerçants sont inquiets, (...) nous devons résoudre les problèmes par le dialogue et pas par la violence". "Le pape arrive, (...) préparons la paix", a-t-il appelé de ses voeux.  

Un souhait entendu par les syndicats nationalistes étudiants Ghjuventù Indipendentista (GI) et Ghjuventu Paolina (GP), à l'origine du mouvement.

"Si la lutte contre la répression de la langue corse dure depuis plus de 40 ans et nous pousse à combattre de toutes nos forces, nous ne voulons pas que ces moments de revendication puissent remettre en cause, de quelque manière que ce soit, les conditions de la venue du pape François", a écrit la GI dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi.

Appelant "la jeunesse corse à retourner à l'école", le syndicat leur a donné rendez-vous en janvier pour reprendre la mobilisation.

Parce que "le contexte actuel pourrait éventuellement remettre en cause la venue du pape François", la GP a appelé mardi matin "l'ensemble des militants à employer des moyens d'actions pacifiques afin que cet événement puisse avoir lieu", assurant que la mobilisation "ne sera que plus forte suite à la venue du Saint-Père".

François doit effectuer la première visite d'un pape en Corse, le 15 décembre.

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