Inondations: la Charente atteint son pic avant une lente décrue jusqu'à Noël

 Le pic de crue du fleuve Charente, qui reste placé en vigilance orange, a été atteint dimanche après-midi, avant que l'eau n'amorce un lent reflux qui devrait durer...

 © Thomas BERNARDI
© Thomas BERNARDI

 Le pic de crue du fleuve Charente, qui reste placé en vigilance orange, a été atteint dimanche après-midi, avant que l'eau n'amorce un lent reflux qui devrait durer jusqu'à Noël, selon les dernières prévisions.

À Saintes, ville régulièrement inondée, "1.000  maisons" ont été touchées et environ "150 personnes" évacuées dans une "trentaine de rues", a indiqué à l'AFP le maire Bruno Drapon.

C'est moins que lors du dernier épisode en février 2021 (600 évacuations), la population ayant davantage anticipé la situation. Des habitants résignés ont quitté d'eux-mêmes leur domicile après avoir surélevé leur mobilier au rez-de-chaussée et coupé l'électricité par précaution.

Le pic de la crue a atteint 6,09 mètres peu après 19H00, selon Vigicrues.

Le niveau de l'eau n'a donc pas atteint les 6,18 m mesurés en 2021, ni la crue historique du 23 décembre 1982, quand la Charente était montée jusqu'à 6,84 m à Saintes.

Les prévisions météorologiques des jours à venir sont favorables à la décrue mais celle-ci s'annonce lente, centimètre par centimètre, la pente de la Charente étant très faible dans ce secteur.

"En raison du niveau très plat du fleuve, on va maintenir le dispositif de sécurité jusqu'au week-end de Noël", a poursuivi M. Drapon. Dans les rues inondées, les trottoirs ont été surélevés avec parpaings et planches en bois pour permettre aux riverains de circuler, tandis que des barques et kayaks permettaient aux plus jeunes et aux plus âgés de se déplacer.

Plus d'une centaine de pompiers ont été mobilisés. Aucune victime n'est à déplorer. Un marché de Noël a été déplacé et jeudi, les 142 détenus de la maison d'arrêt de Saintes ont été évacués vers d'autres établissements pénitentiaires, comme en 2021.

"Avant, on avait des crues tous les 30 ans, maintenant l'inquiétude, c'est que ça se répète avec des crues rapprochées, il y a peut-être un changement climatique qu'il faut prendre en compte", a pointé l'édile qui veut travailler sur des zones "tampon". 

En novembre, la Charente avait déjà débordé sans que "l'eau ne rentre dans les maisons". Mais de nouvelles précipitations abondantes, alors que les nappes débordaient et que les sols étaient gorgés d'eau, l'ont fait sortir de son lit cette fois.

Certains habitants venaient tout juste de "refaire leur maison à la suite de la crue de 2021", s'est désolé le préfet de Charente-Maritime Brice Blondel, présent à Saintes dimanche.

Et d'assurer que "l'état de catastrophe naturelle" sera demandé "assez rapidement pour permettre aux assureurs de se mobiliser très vite et d'apporter des réponses rapides aux sinistrés qui sont légitiment fatigués de la répétition de ces (crues) et qui vont passer Noël les pieds dans l'eau".

En amont à Cognac (Charente), la situation est "stabilisée", avec 200 maisons touchées et zéro évacuation. "On en a marre", soupirait dimanche le maire Morgan Berger, attendant avec impatience "les premiers signes de décrue". L'eau n'avait reflué que de quelques centimètres dimanche, selon Vigicrues.

La Charente a atteint 7,59 m au plus haut dans cette ville samedi soir, comme en février 2021, plus haut que les 7,16 mètres de 2007 mais moins que les 8,45 mètres de 1982.

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