Industrie

Innovation et décarbonation pour Saint Louis Sucre

Le groupe, qui compte une sucrerie à Roye, a réalisé une campagne betteravière 2023 « exceptionnelle ». De quoi poursuivre sa stratégie de développement.

La campagne betteravière 2023 est jugée « exceptionnelle » par Saint Louis Sucre. (c)Saint Louis Sucre
La campagne betteravière 2023 est jugée « exceptionnelle » par Saint Louis Sucre. (c)Saint Louis Sucre

« Pour nos planteurs de Picardie et de Normandie, la rentabilité est au rendez-vous », observe Thomas Nuytten, directeur betteravier de Saint Louis Sucre, qui compte une sucrerie à Roye et des centres de stockage à Eppeville et Bresles. Très orienté vers les marchés français et européens, Saint Louis Sucre a su tirer son épingle du jeu, qualifiant la campagne betteravière 2023 d’« exceptionnelle ».

Ainsi, pour la quatrième année, le groupe a proposé la meilleure rémunération aux producteurs en France. Ainsi, les planteurs partenaires ont été rémunéré à hauteur de 54, 08 euros la tonne, contre 50 euros en moyenne pour les autres acteurs de la filière. Une satisfaction pour Thomas Nuytten, qui se réjouit de proposer « à nos clients un sucre local répondant à leurs demandes de décarbonation et d’agroécologie ».

Expérimenter et décarboner

Le succès de Saint Louis Sucre s’explique notamment par le programme « Mont-Blanc » mis en place dès 2014. Ce dernier consiste à tester des innovations agroécologiques en conditions réelles au sein d’une ferme expérimentale sur le site de la sucrerie d’Etrepagny (Eure). Des essais qui permettent ainsi de former et d’accompagner les agriculteurs. En 2014, 80 planteurs se sont donc engagés dans une agriculture dite « régénératrice » qui vise une réduction des gaz à effet de serre tout en préservant les agrosystèmes, dont les sols. « En 2030, nous visons 900 planteurs volontaires », confie Thomas Nuytten.

En parallèle, Saint Louis Sucre a mené huit projets de décarbonation en huit ans au sein des deux sucreries. À Roye par exemple, la chaleur perdue a été réutilisée et la structure est passée au gaz naturel. Un nouveau système d’évaporation doit aussi être prochainement mis en service.

Des objectifs ambitieux

La sucrerie de Roye fait partie des trois sites de production de Saint Louis Sucre. (c)Saint Louis Sucre

Depuis 2018, Saint-Louis-Sucre a orienté ses investissements vers la réduction de la consommation énergétique, la conversion des énergies mais aussi l’électrification des usines. Ces choix doivent permettre de suivre une trajectoire de décarbonation validée par l’organisme Science-based Targets Initiative (SBTI) qui vise la réduction de 50% des émissions des gaz à effet de serre à horizon 2050, comparé à 2018. Pour la partie agricole, l’objectif est d’aller vers une diminution de 30% entre 2018 et 2030.

Des défis qui ont accompagnés en 2024 le lancement de la stratégie RSE du groupe. « Elle porte nos convictions "S’engager, s’enthousiasmer, se transformer " et nous mobilise tous dans une démarche de progrès », assure François Verhaeghe, président de Saint Louis Sucre. Cette démarche s’appuie sur cinq axes, tels que l’accompagnement des partenaires dans des pratiques plus durables, l’ancrage territorial ou encore l’attention portée aux équipes.

« Nous l’avons élaborée en conservant l’esprit de celle du groupe Südzucker [premier sucrier européen qui a racheté Saint Louis Sucre en 2001, ndlr]. Toutefois, elle s’adapte aux spécificités de Saint Louis Sucre et de son environnement. Raison pour laquelle nous avons mené au préalable 200 entretiens en France avec nos partenaires, clients, planteurs, fournisseurs et nos salariés », conclut-il.