Infanticide dans l'Eure: des centaines de personnes rendent hommage à la fillette

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies samedi à Conches-en-Ouche (Eure) pour rendre hommage à une fillette de trois ans, morte dans la commune après des violences présumées de la...

 © Emma VALLEE-GUILLARD
© Emma VALLEE-GUILLARD

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies samedi à Conches-en-Ouche (Eure) pour rendre hommage à une fillette de trois ans, morte dans la commune après des violences présumées de la part de sa mère et son beau-père.

"J'ai l'impression qu'on vit toutes et tous un cauchemar", a déclaré le maire Jérôme Pasco qui a pris la parole devant les 400 à 500 personnes, des familles avec enfants comme des personnes seules, réunies devant le perron de la mairie. Certaines avaient apporté des roses blanches qu'elles ont déposées ensuite dans le jardin jouxtant la mairie.

L'élu a rendu hommage à la fillette, à son frère et à son père et a réclamé des "moyens d'agir pour mieux protéger nos enfants, pour mieux lutter contre les violences intrafamiliales".

Le beau-père et la mère de la fillette ont été mis en examen et placés en détention provisoire après le décès dimanche de l'enfant au CHU de Rouen, après l'intervention des secours au domicile familial.

Elle portait de multiples hématomes d'âges différents sur "le visage, les quatre membres, le thorax, le dos, le pubis", avait précisé le procureur de la République d'Evreux Rémi Coutin et elle "n'aurait pas été scolarisée la semaine précédent le drame".

"Ni la gendarmerie, ni la justice, ni les services de l'aide sociale à l'enfance n'avaient été informés" des "violences difficilement soutenables" subies par la petite fille, avait ajouté M. Coutin. Le beau-père et la mère étaient connus de la justice.

La directrice de l'école maternelle, où la fillette était scolarisée en moyenne section, a été suspendue à titre conservatoire.

"Les bourreaux ne sont pas dans nos écoles", a déclaré le maire, "nous avons tous et toutes une part de responsabilité", a-t-il insisté. "Comment se fait-il que dans cette ville, on est capable de m'appeler quand le chien du voisin gueule trop fort et que je n'ai jamais été averti de ce qui se passait là-bas ?", s'est ému Jérôme Pasco avant une minute de silence.

"Il faut faire attention à la chasse aux sorcières, aux boucs émissaires", a renchéri Alexandre Rassaërt, président du département de l'Eure, en marge de la cérémonie. 

Sylvie Maurouard, 67 ans, habitante de Conches, est venue "pour le recueillement. Personne n’a jamais rien signalé, je ne comprends pas", s'est-elle désolée.

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