Incendie mortel à Grasse: le suspect reconnaît sa responsabilité "involontaire"

L'homme de 47 ans en garde à vue après l'incendie d'un immeuble ayant coûté la vie à trois personnes dimanche à Grasse (Alpes-maritimes) a reconnu "être à l'origine de l'incendie" mais de façon "involontaire", en ayant jeté...

La façade calcinée d'un immeuble après un incendie qui a fait trois morts dans le centre historique de Grasse, le 13 août 2023 dans les Alpes-Maritimes © Vincent-Xavier MORVAN
La façade calcinée d'un immeuble après un incendie qui a fait trois morts dans le centre historique de Grasse, le 13 août 2023 dans les Alpes-Maritimes © Vincent-Xavier MORVAN

L'homme de 47 ans en garde à vue après l'incendie d'un immeuble ayant coûté la vie à trois personnes dimanche à Grasse (Alpes-maritimes) a reconnu "être à l'origine de l'incendie" mais de façon "involontaire", en ayant jeté "une cigarette non éteinte", selon le parquet mardi.

Cet homme sans antécédents judiciaires, qui avait d'abord nié toute implication dans la survenance de l'incendie, a évoqué "lors de sa dernière audition" le "jet d’une cigarette non éteinte dans le couloir d’entrée de l’immeuble", a indiqué le procureur de la République de Grasse Damien Savarzeix dans un communiqué.

Le suspect, déféré ce mardi devant un juge d'instruction, a été mis en examen pour "dégradations volontaires par incendie ayant entraîné la mort, dégradations volontaires par incendie ayant entraîné une infirmité permanente, dégradations volontaires par incendie ayant entraîné une interruption totale de travail supérieure à huit jours, et dégradations volontaires par incendie", a précisé le parquet mardi soir.

Il a été provisoirement incarcéré, dans l'attente d'une audience devant le juge des libertés et de la détention prévue vendredi, selon la même source.

Dès lundi, le parquet de Grasse avait expliqué privilégier "la thèse d'une intervention humaine" pour cet incendie, les premières constatations de l'expert diligenté sur les lieux ayant permis d'"écarter un sinistre d'origine accidentelle".

L'homme en garde à vue avait été interpellé en début de soirée dimanche, après "l'exploitation de la vidéoprotection de la ville" qui avait permis de repérer "un individu quittant l'immeuble deux minutes avant que les caméras ne détectent un début d'incendie", à 2h49 dimanche matin, avait expliqué M. Savarzeix lundi dans un précédent communiqué.

"L’examen psychiatrique pratiqué au cours de la garde à vue conclut, à ce stade, à l’entière responsabilité pénale de la personne mise en cause", a-t-il souligné mardi.

Trois personnes, deux femmes et un homme, sont décédées dans cet incendie parti de la cage d'escalier d'un immeuble de cinq étages situé dans le centre historique de Grasse.

Les victimes décédées "sont toujours en cours d'identification, notamment au moyen d'expertises ADN", a ajouté le parquet mardi. Deux d'entre elles ont péri dans les flammes et une autre, qui s'était probablement défenestrée pour tenter d'échapper au feu, avait été retrouvée inanimée par les pompiers devant le bâtiment.

Trois personnes ont également été grièvement blessées dans l'incendie, dont l'une était toujours en "urgence vitale" lundi, selon le parquet. La situation de cette victime n'a pas été précisée mardi.

Le centre de Grasse, ville connue pour ses parfumeries, connaît un fort taux de pauvreté, mais des opérations de rénovation y sont menées depuis des années. L'immeuble où s'est déclaré l'incendie avait, comme d'autres bâtiments du centre historique, été mis en demeure d'accélérer les travaux de rénovation par la municipalité. 

33R97MC