Inauguration du Côte d’Opale : DFDS veut croire en son timing

Un nouveau bateau sur le détroit du Pas-de-Calais. Après les deux jumbos de P&O lancés ces dernières années, l’opérateur danois DFDS Seaways a lancé, le 4 août, son premier grand navire, qui assurera la liaison Calais-Douvres à partir des nouveaux quais du port de Calais-Boulogne. 

Torben Carlsen, PDG de DFDS Seaways à Calais, le 4 août dernier. (© Aletheia Press / MR)
Torben Carlsen, PDG de DFDS Seaways à Calais, le 4 août dernier. (© Aletheia Press / MR)

Enfin ! Programmés en juillet dernier, l’arrivée et le lancement du ferry Côte d’Opale se sont déroulés au milieu de l’été alors même que le trafic reste faible (notamment sur le secteur des passagers). Inauguré dans le nouveau port avant que celui-ci le soit en septembre prochain, le Côte d’Opale est un ferry long de 216 mètres et large de 28 mètres. Bien que plus grand, ce bateau disposera du même équipage que son prédécesseur, soit 65 personnes. Avec ses 3 100 mètres linéaires, il peut embarquer 120 véhicules légers. Il double ainsi la capacité de transport de fret que détenait le navire qu’il remplace (le Calais Seaways). La consommation d’énergie par tonne transportée sera donc réduite, contribuant à la baisse de ses émissions de dioxyde de carbone.

Autre objectif : réduire le dioxyde de carbone

«On attendait cela depuis longtemps. Depuis trois ans, on a construit une équipe complète. Pour le fret, nous avons 50% de capacité de plus, ce qui signifie que l’attente de nos clients sera réduite», explique Torben Carlsen, le PDG de DFDS.

Mais le timing de ce lancement est-il bien pertinent au moment où la crise de la Covid reste au centre des politiques publiques des deux côtés de la Manche et qu'un certain froid flotte quelque peu entre la France et la Grande-Bretagne depuis le Brexit ? «On a un plan de développement sur une durée longue ; on est opérateur depuis longtemps ici. On a un bel accord de dix ans pour exploiter le navire et dans dix ans, on aura une autre manière de l’exploiter. C’est aussi un pas important pour réduire nos émissions de dioxyde de carbone», affirme le dirigeant danois. 

Le Côte d’Opale a effectué sa première traversée sur la ligne Calais-Douvres. © Aletheia Press/MR

Une période complexe

L’arrivée de ce navire est le fruit d’un accord entre le constructeur chinois China Merchants Jinling Weihai, l’opérateur Stena Roro et DFDS qui l’exploitera pendant la prochaine décennie. Pour ce dernier, la facture devrait se situer entre 120 et 145 millions d’euros. Un investissement conséquent en cette période bien aléatoire pour tenir un compte d’exploitation. Le nouveau ferry sera également doté d’un grand espace duty free. Quant aux prix de la traversée, il ne devrait pas y avoir d’impact selon le PDG.

Hasard du calendrier, le lancement de ce navire coïncide avec la fin des travaux du port de Calais qui se sont étalés sur cinq ans, un projet initié par Jean-Marc Puissesseau, ancien président de la CCI. C’était en effet la CCI qui gérait le port avant que la réforme portuaire n’entraîne sa cession par l’Etat à la Région et son exploitation à la Société d’exploitation portuaire des ports du Détroit (SEPD), dirigée par Jean-Marc Puissesseau.

Dans un mois, le port sera officiellement inauguré et on verra la nouvelle génération des ferries se croiser sur le Détroit. Une embellie a accompagné le lancement  du Côte d'Opale : l’arrêt de la quarantaine imposée aux voyageurs venant de France et à destination de la Grande-Bretagne. De bon augure pour apaiser les inquiétudes des voyageurs...