Prévue sur les communes de Gravelines et de Loon-Plage

Implantation d’Orano-XTC New Energy : la concertation préalable est lancée

Le Français Orano et le Chinois XTC New Energy se sont unis pour implanter dans le Dunkerquois trois unités de fabrication de matériaux et de recyclage de batteries électriques. Un investissement de 1,5 milliard et 1 300 emplois directs attendus d’ici 2026. La concertation préalable au projet se tient actuellement, jusqu’au 31 mars.

Les trois unités de la joint-venture Orano-XTC New Energy seront construites en proximité immédiate des quais du port ouest de Dunkerque. © Orano/XTC New Energy
Les trois unités de la joint-venture Orano-XTC New Energy seront construites en proximité immédiate des quais du port ouest de Dunkerque. © Orano/XTC New Energy

L’annonce avait été faite en mai 2023 lors de la visite d’Emmanuel Macron dans le Dunkerquois. Elle intervenait alors même que le Président de la République venait confirmer l’implantation d’une deuxième usine géante de fabrication de batteries électriques, celle du Taïwanais ProLogium, sur le territoire. Le Français Orano (ex Areva, leader mondial du cycle du combustible nucléaire) et le Chinois XTC New Energy (producteur de matériaux de cathode de lithium) se sont associés pour implanter trois unités de production de fabrication de matériaux et de recyclage de batteries électriques en proximité immédiate des quais du port ouest de Dunkerque, sur les communes de Gravelines et de Loon-Plage.

Dans le détail, une première unité, portée par Orano, va fabriquer des P-Cam (matériaux industriels actifs nécessaires à la fabrication des cathodes au lithium). Une deuxième, portée par XTC New Energy, va se servir de ces P-Cam pour en faire des Cam (Matériaux Actifs de Cathodes constitués de P-Cam auxquels est ajouté de l’hydroxyde de lithium). Ceci constitue le pôle «aval» de la filière de la batterie électrique. En amont, une troisième unité, portée par Orano, va recycler, à la fois, des rebus de batteries issues des usines géantes mais aussi des batteries en fin de vie. Tout ceci pour former un cercle vertueux : les matériaux rares (nickel, manganèse, cobalt) récupérés serviront, en effet, pour fabriquer, de nouveaux, des P-Cam et des Cam.

1,5 milliard d'euros d'investissement, 1 300 emplois directs

L’implantation de la joint-venture franco-chinoise est une conséquence directe de la création d’une vallée de la batterie dans les Hauts-de-France. «La proximité de quatre usines géantes de batteries électriques qui vont constituer nos premiers clients a été déterminante dans notre choix de Dunkerque pour notre implantation» précise Thomas Brion, directeur de projet pour Orano. À cela s’ajoute la proximité immédiate avec le port de Dunkerque pour l’acheminement des matières premières, l’accès à une électricité décarbonée (200 MW sont nécessaires pour le fonctionnement des unités) et enfin, la possibilité de construire les trois usines sur un même terrain.

Les deux associés, qui investissent 1,5 milliard d’euros dans ce projet, visent une production de 80 000 tonnes par an de P-Cam et de Cam à l’horizon 2030-2032, ce qui représentera 8 à 10% de part de marché. La mise en production doit s’étaler sur deux années entre 2025 et 2027. Elle conduira à l’embauche directe de 1 300 salariés, auxquels s’ajoutent 400 emplois indirects.

Deux co-maîtres d’ouvrage, RTE et Air Liquide, sont associés au projet. RTE doit notamment gérer le raccordement des unités de production au nouveau poste électrique haute tension qui va être construit dans le village voisin de Saint-Georges-sur-l’Aa pour pouvoir absorber la très forte augmentation des besoins en électricité du territoire en raison de sa réindustrialisation. Une liaison souterraine électrique de 2,6 km doit être mise en place. Par ailleurs, Air Liquide va fournir les 200 000 tonnes d’oxygène et les 12 000 tonnes d’azote annuelles nécessaires à la fabrication des P-Cam et des Cam.

Jusqu’au 31 mars 2024, une concertation préalable au projet va se tenir sur l’ensemble du territoire. Ateliers thématiques, conférence-débat, expositions, rencontres de proximité sur les marchés, rencontres avec des lycéens sont programmés. L’enjeu pour les maîtres d’ouvrage et la Commission nationale du débat public est de parvenir à intéresser le grand public, alors même que les concertations se multiplient depuis deux ans et qu’en termes d’implantations industrielles, une certaine habitude (fatalisme ?) s’est installée chez les habitants du territoire.