Immobilier : des perspectives peu reluisantes pour 2019

Le Centre d’études de la conjoncture immobilière (Cecim) Nord a présenté son observatoire régional du logement neuf en 2018, début mars, au Kinepolis de Lomme. Le marché immobilier connaît une baisse de régime qui risque de se confirmer en 2019. Les bailleurs sociaux font notamment part de leur inquiétude.

En Hauts-de-France, les réservations nettes de logements neufs ont baissé de 10%. ©Fotolia
En Hauts-de-France, les réservations nettes de logements neufs ont baissé de 10%. ©Fotolia

Le contexte économique en 2018 n’était pas très engageant pour se lancer dans un projet immobilier : Jean-Michel Sede, président du Cecim Nord, le concède. La croissance économique et la consommation des ménages ont été vues à la baisse comparé à 2017, bien que les taux d’intérêt soient restés attractifs. Le recours à l’emprunt a d’ailleurs connu un pic. En Hauts-de-France, les réservations nettes de logements neufs ont baissé de 10%. Le marché qui a considérablement souffert est celui de la vente en bloc, c’est-à-dire la vente de plusieurs lots au même acquéreur (-35% par rapport à 2017). «Cela s’explique sûrement par la baisse des APL», explique Sébastien Beurel, directeur de l’agence Nacarat Hauts-de-France. Sylvie Ruin, directrice régionale de l’Union régionale pour l’habitat Hauts-de-France, indique en effet que la baisse de l’allocation logement met en péril la santé économique des bailleurs sociaux «On leur demande de compenser la baisse de l’APL en baissant leurs loyers. Les organismes de HLM doivent donc trouver un moyen de s’autofinancer.» En 2018, les bailleurs n’ont représenté qu’un quart des acquéreurs.

Amiens vs Lille

À Amiens, les ventes en bloc ont représenté 28% de l’activité immobilière. La ville a vécu un boom du logement collectif, qui représente 95% des logements neufs et 60% des ventes en 2018. Le marché locatif y reste soutenu : 65% des acquisitions ont été faites par des investisseurs, contre seulement 7% par des utilisateurs occupants. Le prix du mètre carré est quant à lui plus cher qu’en métropole lilloise. Il atteint une moyenne de 3 404 € le mètre carré (+5,5% en un an) contre 3 340 € le mètre carré dans le Scot de Lille (+1,27%). À lui seul, le Scot de Lille (ndrl : le Schéma de cohérence territoriale de Lille Métropole couvre le territoire de la Métropole européenne de Lille et les communautés de communes Haute-Deûle et Pévèle Carembault) concentre 70% du logement neuf dans les Hauts-de-France. Mais la forte augmentation des mises en vente (+47% pour le collectif) est tout de même conjuguée à une légère baisse des réservations (-8%, dont 4% dans le collectif). À l’inverse d’Amiens, on constate un recul des investisseurs. Dans l’ensemble, Thomas Lierman, directeur général chez Nacarat, se veut rassurant. En effet, le phénomène de baisse du volume des ventes est observable partout en France. En 2019, le Cecim Nord table sur une baisse du marché toujours plus marquée. «Globalement, il y a moins de mises en vente, donc on observera moins de ventes également.» Les conséquences d’une année électorale et des nouvelles mesures fiscales après le grand débat national sont aussi à anticiper.

“La baisse de l’allocation logement met en péril la santé économique des bailleurs sociaux”

Et l’ancien ?

La 24e édition du salon Immotissimo à Lille a eu lieu du 8 au 10 mars au Grand Palais. Me Prouvost-Dewerdt, de la Chambre interdépartementale des notaires du Nord et du Pas-de-Calais, a présenté à cette occasion ses perspectives 2019 pour le marché de l’ancien : «On est sur une bonne dynamique, même un peu au-dessus de 2017. Pourtant, on avait des doutes sur cette tendance au dernier semestre 2018.» Le prix de l’ancien a augmenté de 3% au niveau national, mais l’augmentation s’est contenue à 1,5%, voire 2% dans la région.